François Beaudreau
Il y a eu un avant, il y aura un après. Avant, journaux et magazines peinaient à joindre les deux bouts, notamment à cause de la perte de la publicité au profit des géants du Web. Aujourd’hui, force est de constater que ces mêmes géants, s’ils accaparent la part du lion des revenus publicitaires, ne parviennent pas à juguler les éruptions de désinformation qui surgissent çà et là sur leurs réseaux. D’un côté, les géants du Web vampirisent les médias traditionnels en toute impunité; de l’autre, ils procurent un terreau fertile aux hurluberlus de tout acabit dont les propos détériorent le tissu social. Heureusement, quand il s’agit de rechercher une information fiable et crédible, le citoyen a le réflexe de se tourner vers les médias dits traditionnels. Au cours de la dernière année, les lecteurs ont suivi de plus près encore leurs journaux et magazines favoris, y compris ceux regroupés au sein de l’AMECQ.
En ce sens, notre association a su s’adapter rapidement à cette nouvelle réalité exacerbée par la pandémie. Elle n’a pas tardé à puiser dans la boîte à outils virtuels pour aller au-devant de ses membres et leur proposer des services et des formations. Certains d’entre nous ont dû apprivoiser les nouvelles technologies à vitesse grand V. À terme, nos lecteurs et nous-mêmes consommons l’information de manière différente en privilégiant bien souvent les plateformes numériques. Cette tendance, qui s’est accrue au cours de la dernière année, est là pour de bon.
En fait, le moment est propice pour réfléchir aux lendemains. Pour l’AMECQ et ses membres, la question est de savoir quelles seront les avenues de financement dans le futur. Les revenus publicitaires provenant de l’État québécois subsisteront encore un temps quand il est question de l’octroi de deniers publics, nous devons une réflexion en profondeur. Dans nos demandes, nos démarches et nos représentations, il faudra expliquer de manière précise comment nous comptons répartir les fonds reçus. D’une part, il faudra investir dans la production d’une information de qualité — avec toutes les ressources que cela implique —, d’autre part, il faudra financer sa diffusion par le tirage papier traditionnel, les outils numériques ou une combinaison des deux. Une fois que la pandémie et ses effets seront maîtrisés, rétablir un juste équilibre entre ces deux exigences sera crucial.