Chantale Potvin, Innuvelle, Sept-Îles, janvier 2010
Quel parfum pour l’âme que la poésie de Rita Mestokosho, affectueusement surnommée la Gardienne de la Terre. « Je veux que ma pensée ait la plus large diffusion possible et qu’on me comprenne en dehors des communautés », a-t-elle déclaré un jour. Son prochain recueil sera un superbe cadeau de Noël à offrir.
Née en 1966 à Ekuanitshit, où elle vit toujours avec sa famille, la première poétesse innue à avoir publié un recueil de poésie au Québec compose depuis l’âge de quinze ans. Bercée par les valeurs de sa grand-mère, sa première source d’inspiration, elle dénote un talent certain qui a même été encensé par le prix Nobel de Littérature en 2008, Jean-Marie Gustave Le Clézio. L’écrivain français a souligné, dans un texte paru dans une revue mondiale, la profonde sensibilité de Rita Mestoshoko, sa force de dénoncer le désarroi de son peuple et ses hymnes à la nature.
Parmi les publications, notons Eshi Uapataman Nukum, publié par les Éditions Piekuakami de Mashteuiatsh, en 1995. « Ce livre sera bientôt réédité par la maison d’édition suédoise Beijbom Books. Il sera publié en innu, en français et traduit en suédois. Il s’agit d’un recueil de poésie qui rend hommage à la très belle rivière Romaine, ainsi qu’à mes deux enfants Mishta Napeu et Uapukun. De plus, mon frère breton, Jean-Marie Gustave Le Clézio, a écrit la préface du livre », a souligné la poétesse.
Rita Mestoshoko a également publié La Mer navigue, La terre marche, Le Ciel vole, Et moi je rampe pour humer la vie… aux Éditions Puamuna, à Longue-Pointe de Mingan, en 2002. Elle a aussi publié dans les collectifs dont Écrire contre le racisme et l’Anthologie de la littérature amérindienne du Québec. Ses textes poétiques ont également paru dans diverses revues internationales et des publications autochtones, dont le journal Innuvelle. « J’ai aussi participé au collectif Aiamitutau/Parlons nous, paru à Mémoire d’encrier en 2008. C’était une correspondance entre auteurs autochtones et québécois, sous l’initiative de Laure Morali », a ajouté Mme Mestoshoko.