Photo : Caroline Gauthier

Cindy Montambault : De Val-David au Championnat du monde

Mathieu Filliatreault, Ski-se-Dit, Val-David, janvier 2020

Sportive   depuis   son   plus   jeune   âge,   Cindy Montambault  a  commencé  par  s’intéresser  au basketball. Native de Val-D’Or, elle a déménagé à Québec pour pouvoir pratiquer son sport. Quelque temps  plus  tard,  une  blessure  l’empêchant  de continuer, elle a décidé de retourner chez ses parents pour étudier l’aéronautique. C’est là qu’elle fera la rencontre d’un ami qui lui donnera la piqûre pour le vélo de montagne. Elle aura ainsi son vélo le mardi, et embarquera sur son vélo le mercredi pour faire sa première course le dimanche. Il n’en fallait pas plus pour   que   Cindy   se   lance   dans   l’aventure   des compétitions.  L’année  d’après,  elle  fera  toutes  les compétitions de la Coupe Québec, dans la catégorie port et non élite. Deux ans plus tard, elle passera dans la catégorie la plus primée, soit la catégorie élite. Lors d’une compétition de la Coupe Québec, elle rencontrera son entraîneur qui deviendra, un peu plus tard, son mari. Il est aussi l’entraîneur de l’équipe du Québec. Et comme le dit Cindy, qui prend mari prend pays; elle est donc arrivée à Val-David  il  y  a  environ  8  ans.  En  2011  elle  décidera  de démissionner  de  son  poste  dans  les  mines  de   Val-D’Or pour se concentrer sur la compétition de vélo de montagne.

Après les Coupes Québec, c’est la grande aventure des  Coupes  du  monde  qui  attend  Cindy.  Elle commence par faire une à deux Coupes du monde par  année,  pour  ensuite  décider,  l’année  d’après,  de  toutes  les  faire,  soit  6  à  7  par  année.  Pour  se préparer pour les Coupes du monde, elle doit aller aux  États-Unis  au  printemps  sur  le  circuit  qui  se compare   au   calibre   de   la   Coupe   du   monde.    Mais pour atteindre ce niveau, il faut naturellement beaucoup  d’heures  d’entraînement.  Cindy  passe environ 20 heures par semaine sur le vélo et lors des grosses  semaines  elle  peut  faire  jusqu’à  30  ou40 heures par semaine. Ce n’est pas pour rien que les  circuits  de  la  Coupe  du  monde  sont  réservés   aux  athlètes  élites.  Un  vrai  travail  à  temps  plein.   Son    deuxième    travail    est    la    recherche    de commandite.  Même  pour  une  athlète  de  haut niveau comme Cindy, cela représente un travail à temps plein. Cindy fait partie de l’équipe du Québec et aussi de l’équipe canadienne. En plus des Coupes du monde qui la font voyager, elle fait 2 à 3 camps d’entraînement par année. Elle est donc la plupart du temps à l’extérieur. Mais quand elle est ici, Cindy aime bien profiter des pistes de vélo de montagne du parc régional Val-David–Val-Morin. Comme elle le dit si bien, pour financer sa saison qui tourne aux alentours de 80 k$ à 100 k$ par année, ça prend du temps. Mais la compagnie minière pour laquelle Cindy  a  déjà  travaillé  la  soutient  chaque  année. Comme quoi, même comme employée, elle a su laisser  sa  marque.  En  plus  de  tout  ça,  Cindy  doit s’occuper de la mécanique de son vélo, du transport de son vélo, etc. Elle déplore le manque de « vrai »agent  d’athlètes  dans  le  paysage québécois qui aiderait les athlètes à se développer.

2019  n’a  pas  commencé  comme elle l’avait espéré. Pendant un camp d’entraînement,   elle   est   tombée malade  juste  avant  le  début  de  la Coupe du monde, en plus de s’être fait voler son passeport et tous ses effets personnels lors d’un voyage en Europe. Cindy a quand même connu sa meilleure saison malgré les  embûches.  Elle  a  terminé  en  29e  position  au monde  et 4e au Canada. Comme quoi il faut toute une force de caractère pour pouvoir performer sur le circuit de la Coupe du monde.

Quand on demande à Cindy si elle se voit encore faire du vélo sur le circuit de la Coupe du monde encore longtemps, c’est sans hésitation qu’elle me dit qu’elle ne se voit pas faire autre chose pour le moment. Elle adore toujours sillonner les sentiers de vélo  et  surtout  participer  aux  courses.  Ce  qu’elle trouve le plus dur, c’est d’être séparée de son mari pendant  des  semaines,  voire  pendant  des  mois chaque    année.    Son    rêve,    les    Olympiques!     Cindy  sait  que  ce  n’est  pas  gagné  d’avance,  mais  elle  s’accroche.  En  partant  de  chez  elle,  j’ai  pu remarquer  sur  le  tableau  à  l’entrée  ce  proverbe  :  si tu peux le rêver tu peux le faire (Walt Disney)