Par Yvan Noé Girouard
La Commission de la Culture et de l’Éducation a tenu, en août dernier, des audiences concernant l’avenir des médias d’information au Québec. L’AMECQ y était et a présenté le portrait de la presse écrite communautaire ainsi que les problématiques qui accablent les journaux communautaires : diminution de la publicité locale et gouvernementale; taxes sur le recyclage, difficulté d’offrir des salaires décents aux employés et aux pigistes; difficulté de renouveler les bénévoles et j’en passe.
Curieux hasard, cette commission a siégé au moment où le groupe Capitale Médias était acculé à la faillite et, par conséquent, où les six quotidiens du groupe étaient menacés de fermeture. Branle-bas de combat : le gouvernement a allongé 5 millions supplémentaires pour sauver temporairement des emplois mis en danger. Puis, avant même que la Commission ait terminé ses consultations en région, le ministre des Finances, Eric Girard, accompagné de la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, annonçait le 2 octobre dernier un plan de relance de 50 millions $ destinés aux médias écrits.
Mais qu’est-ce qu’il y a vraiment dans ce plan pour les médias écrits communautaires ? En fait, rien pour écrire à sa mère : les crédits d’impôt annoncés pour l’embauche de journalistes, de chroniqueurs ou de pigistes ne s’adressent aucunement aux organismes à but non lucratif que sont les journaux communautaires. Non, rien ou presque rien. Peut-être l’espoir de voir le gouvernement accroître l’achat de publicité, mais ça fait des années qu’on attend ça. Idem pour le gouvernement fédéral, qui vient lui aussi d’annoncer 50 millions $ destinés à des médias situés dans des régions désertiques d’information. Automatiquement, les journaux communautaires de l’AMECQ s’en trouvent exclus. Et vogue la galère. On attend également la révision du programme d’aide aux médias communautaires (PAMEC) annoncée depuis quelques mois. Mais ça, c’est une autre histoire.
Les journaux communautaires se sentent menacés. Voilà pourquoi nous avons cru bon de vous présenter cette édition spéciale de l’AMECQdote où nous avons colligé des textes parus dans quelques-uns des journaux membres de l’Association qui font part de leurs préoccupations et des solutions pour sortir de cette crise. Au fait, des solutions il n’y en a pas trente-six mille et, surtout, elles ne proviendront, semble-t-il, pas des gouvernements. Pour paraphraser un vieux slogan de la Confédérations des syndicats nationaux (CSN), les journaux communautaires ne devront compter que sur leurs propres moyens.