Chantal Potvin, Innuvelle, Sept-Îles, mai 2010
À travers le rap algonquin de Samian, à travers la voix vigoureuse de Cheri Maracle et aux rythmes des sons rocks du groupe CerAmony, Chants de la détermination démontre combien la musique autochtone est idéale pour s'engager et transmettre les messages politiques des communautés du Canada.
Diffusé dans le cadre du Festival de films sur les droits de la personne de Montréal, Chants de la détermination dure 75 minutes, réalisé par Paul Rickard et Michelle Smith, C'est le troisième film de la collection Musiques rebelles des Productions Multi-Monde. Le film montre trois artistes qui font leur marque sur la scène musicale autochtone. Au moment où la résistance s'accentue sur les territoires, cette œuvre sur la musique, l'art et la politique ramène à l'avant-scène les luttes des Premières Nations, laissées trop souvent dans l'ombre. L'œuvre de ces artistes devient une importante source de force, de renouvellement culturel et de conscience politique pour les membres des communautés autochtones, plus particulièrement les jeunes. Ces artistes font danser, pleurer, réfléchir et agir le grand public, tout en le sensibilisant aux préoccupations actuelles des Premières Nations », cite le synopsis du film.
Le désormais célèbre rappeur anishnabe Samian perce l'écran. Les riches paroles de ses chansons en algonquin ou en français sont écrites pour sa génération, inspirées de l'histoire des Premières Nations. Samian chante à travers le Québec et dans plusieurs communautés, en s'attaquant aux problématiques des jeunes des Premières Nations. À huit ans, sur la réserve, je touchais au « pot», à 12 ans à la cocaïne. Ces problèmes sont sérieux, ils se vivent malheureusement encore dans les réserves et j'écris pour aider à les témoigne-t-il dans le film. Samian a notamment écrit une pièce musicale sur l'estime de soi. Peu importe ce qu'il chante aux jeunes, ceux-ci lui rendent bien son amour. Il faut voir Samian signer les bras et les chandails. Il faut entendre tonner tous ces cris d'amour dans les salles où il se produit et compter tous les « Yo man ! » hurlés. Il faut imaginer tous ces doigts levés en l'air juste pour lui, en signe de solidarité.
En 2008, elle a été candidate au prix de la meilleure interprète féminine au Gala de la musique autochtone. Elle est l'unique Cheri Maracle. Ses chansons en anglais portent sur les thèmes de la vie dans la réserve, des combats territoriaux des Mohawks, de la vie des femmes autochtones et de celles disparues et assassinées. Dans Chants de la détermination, Cheri Maracle raconte combien, avec tous les déménagements vécus dans son enfance, elle a été témoin et victime de racisme, « Au point de me faire passer pour une Italienne », a-t-elle avoué pendant le film. « Aujourd'hui, je m'empresse de chanter mes racines Mohawks. Je chante pour le changement et je veux élever ma famille dans un seul nid, c'est pour cela que je suis retournée vivre dans ma communauté natale, à Six Nations », a-t-elle ajouté.