Louise Corbeil, Le Papotin, Dudswell, août 2019
Anne-Claire est connue pour être enseignante de musique à Dudswell. Elle et David, son conjoint, ont fondé l’école de musique Bishopnote ici en 2013. Plusieurs routes ont été empruntées, mais malheureusement, plusieurs n’ont mené nulle part. On peut penser à la fanfare ou bien encore à une chorale qu’elle aurait voulu rassembler. Par contre, les cours de guitare et de piano ont été plus populaires, sans toutefois être suffisants pour devenir un gagne-pain, vu le nombre restreint d’habitants dans Dudswell. Elle œuvre toujours au sein des deux pastorales de la municipalité; elle assure la musique lors des messes dominicales et dirige les pratiques de la petite chorale paroissiale pour les funérailles et, sur une note plus joyeuse, pour les messes de Noël à Saint-Adolphe. Anne-Claire travaille de pied ferme avec Evelyne Breton-Lessard pour garder bien vivantes les journées de Dudswell en musique ainsi que la Fête de l’amour.
Anne-Claire et sa famille sont maintenant installées à Cookshire qui lui a ouvert les portes et donné la chance de battre la mesure pour trois (3) chorales. Je lui laisse nous expliquer.
Anne-Claire, tu as tenté de fonder une chorale ici et ça n’a pas fonctionné… explique-nous comment avant même ton arrivée à Cookshire tu es devenue cheffe de la chorale le Chœur Villageois de Cookshire-Eaton.
Tout d’abord, mes efforts pour lever une chorale ici n’ont pas donné fruits parce qu’il y en avait déjà une qui était établie. Cookshire-Eaton est une municipalité désignée « Cœur villageois » par Tourisme Cantons-de-l’Est. Ils voulaient se démarquer par une activité spécifique et ont pensé qu’une chorale serait bien intéressante pour rassembler les habitants. Quelqu’un m’en a glissé mot, je me suis présentée et j’ai été acceptée par leur comité pour fonder cette chorale. Avec leur aide, on a réuni un beau groupe de gens qui voulaient bien chanter, et de là est né « Chœur villageois » que je dirige depuis. C’est une chorale avec plusieurs styles de chansons qui se voulaient d’abord d’origine québécoise et canadienne, française ou anglaise, mais depuis, c’est libre. On choisit des chansons joyeuses et légères ou rythmées, il y en a même de style plus classique. C’est amusant!
Quelques mois plus tard, te voilà à la tête d’une autre chorale plus imposante celle-là qui est la chorale Ô Gospel de Sherbrooke. Comment en es-tu arrivée là?
Oh! Ça, c’est venu d’une drôle de coïncidence. La présidente du comité du Cœur villageois de Cookshire-Eaton était assise dans un restaurant à siroter un café quand elle a entendu à la table voisine que la chorale Ô Gospel perdait temporairement son directeur. Elle s’est alors tournée vers eux et leur a donné mes coordonnées. Ils m’ont contactée et ont retenu mes services pour le remplacement qui finalement est devenu permanent. C’est nouveau pour moi le style unique et j’apprécie beaucoup. Ayant fait du piano et chant jazz, j’aime beaucoup les harmonies complexes qu’on peut trouver dans le gospel et le groove.
Et maintenant, on apprend que tu as été sélectionnée pour diriger le Chœur Florilège qui est une chorale très importante en Estrie. C’est une chorale qui a été fondée il y a plus de 40 ans et qui perdure toujours grâce à sa qualité et au nombre de ses adeptes. Comment as-tu réussi à atteindre si rapidement un tel sommet?
C’est encore une situation de bouche à oreille. Après avoir eu ouï-dire que sa cheffe prévoyait un départ, une membre de cette chorale m’a proposé de poser ma candidature. J’ai donc fait cela et suite à une très longue et sérieuse entrevue, j’ai été acceptée. J’aime particulièrement le fait que cette chorale chante de tout… du traditionnel au classique en passant par les chants pop et d’autres pays! La majorité des chanteurs ont déjà beaucoup d’expérience, mais ne sont pas forcément lecteurs. J’aime le côté mise en scène qu’ils ajoutent, on prépare un vrai « show ».
Selon toi, quelles sont tes forces en tant que cheffe de chœur?
Premièrement, mon expérience. J’ai assumé la direction de différentes chorales pendant douze ans alors que j’étais encore en France. J’ai travaillé pour des commissions scolaires et dans des écoles de musique.