René Grenier, Le Stéphanois, Saint-Étienne-des-Grès, juin 2019
Un nouveau projet d’envergure régionale est sur le point de se réaliser au site d’enfouissement. Afin de renseigner ses citoyens, le maire Robert Landry s’est adressé à la direction du conseil d’administration de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (RGMRM) pour convoquer une rencontre informelle au centre communautaire de Saint-Étienne-des-Grès. Les Stéphanois et les citoyens de Mont-Carmel, sans oublier les élus et les citoyens des alentours, furent invités à y assister. C’est ainsi qu’on a été en mesure de rencontrer plusieurs maires, représentants et citoyens de villes et villages avoisinants, le 15 avril dernier.
Le président du c.a. de la RGMRM, Michel Angers, animateur de la rencontre, en a profité pour nous présenter le nouveau directeur général de la Régie, Pierre Tardif, personnage possédant de très vastes connaissances dans la matière du compostage, de la bioénergie en plus de ses qualités de dirigeant, un vrai leader. Tous les membres du comité d’administration de la RGMRM, anciens et nouveaux, nous ont aussi été présentés.
Ces nouveaux dirigeants ou administrateurs se veulent d’une grande transparence et sont ouverts à toutes les questions avec réponses sans sous-entendus.
La valorisation du biogaz
Lorsque toutes les mises au point ont été déterminées, le président et animateur nous annonce que le contrat avec les Serres Savoura a été racheté, contrat qui avait débuté en 2007 et qui devait se terminer dans une quinzaine d’années. Ce contrat était très avantageux pour Savoura alors que c’était tout le contraire pour la Régie si ce n’est que des problèmes; la Régie devait alimenter le gaz aux Serres et on était loin de faire du profit; il y aurait eu des tentatives d’établir certaines négociations de la part des anciens dirigeants de la Régie avec Savoura mais le tout a échoué. S’apercevant que le système de nettoyage du gaz était sur le point de se saturer, il aurait fallu investir des millions dans un vieux système problématique sinon, on devait arrêter de produire du biogaz pour le brûler à la tor-chère. Lorsque la vente des Serres Savoura s’est faite avec le nouveau propriétaire, on entame de nouvelles rencontres avec celui-ci et voilà que certaines ouvertures s’offrent à la Régie et de nouvelles négociations s’amorcent; le tout aboutit en sorte que le contrat des millions de mètres cubes de gaz à fournir a été racheté pour une somme non dévoilée publiquement.
Avec les normes gouvernementales obligeant Gaz Métro ou Energir à injecter 5 % de gaz naturel renouvelable dans son système, Gaz Métro s’est mis à la recherche d’endroits où la compagnie peut récupérer du gaz; en surplus, s’il est déjà nettoyé et prêt à être réinjecté dans leur réseau, l’offre de la Régie devient très intéressante. Avec cette opportunité de voir le prix du gaz naturel renouvelable augmenter, certains diront que c’est nous qui en bénéficierons.
En rachetant ce contrat, en plus des 10 autres millions de mètres cubes de gaz brûlés à la torchère qui seront récupérés, la quantité devient intéressante à pouvoir nettoyer; les dirigeants croient pouvoir créer un profit d’environ 5 $ millions annuellement en vendant ce gaz à Energir, ce nouveau Gaz Métro. C’est ainsi qu’on transformera un déficit annuel en un profit respectable.
Les dirigeants se sont mis au travail et ont fait des recherches pour trouver toutes les solutions possibles afin de réussir ce projet : des investissements dans les champs de gaz pour rendre étanche le plus possible le réseau de captation, réalisation de la construction d’une usine de production de gaz propre, y compris les frais d’entretien lors de l’opération. Donc, d’une situation déficitaire problématique, on se retrouve dans une situation gagnante. Plusieurs entreprises de raffinage ont été contactées et visitées par nos responsables lesquels étaient accompagnés de membres du Centre national en électrochimie et en technologies environnementales de Shawinigan (CNETE) qui a comme mandat de réaliser des activités de recherche appliquée, d’aide technique et d’information à l’entreprise afin de contribuer à l’élaboration et à la réalisation de projets d’innovation et de développement de nouvelles applications technologiques, dans les domaines des bioprocédés, etc.
La compagnie qui a été choisie pour construire, mettre en marche et opérer la production est la même qui a réalisé le projet en Colombie-Britannique. On utilisera une partie de l’ancien système pour la nouvelle production, avec quelques améliorations; le contrat de construction devrait bientôt être accordé, peut-être signé au moment où vous lirez ce compte-rendu, et réalisé d’ici une année ou moins. Ce projet devrait se solder pour une somme évaluée entre 15 $ et 20 $ millions et avec les profits générés, il devrait s’autofinancer avec une garantie de performance estimée à 95 % de production pour les 10 prochaines années et applicable par le constructeur de l’usine. Beaucoup de chiffres nous ont été présentés oralement mais afin de ne pas tomber dans l’erreur, je n’écrirai rien de supplémentaire; il faudra s’adresser directement au conseil d’administration si vous désirez en savoir plus à ce sujet.
Centre de compostage régional
Pour être à la page et suivre les recommandations gouvernementales, plusieurs sites de compostage ont été visités. Pour nous aider à comprendre la procédure qui sera suivie comme modèle, un autobus a été nolisé nous permettant de visiter le site de Moose Creek le 4 mai dernier par le conseil d’administration de la Régie qui privilégie un centre de compostage régional lequel sera situé au cœur des installations déjà existantes au site d’enfouissement de Saint-Étienne-des-Grès. C’est avantageux puisque l’équipement est déjà sur place et qu’il y a un espace assez grand pour ce projet.
Puisqu’il s’agit de valoriser les matières résiduelles de la Mauricie, c’est donc dire qu’il y aura détournement des matières organiques du bac de déchets vers un troisième bac, le bac brun, dans les prochains mois. La Régie mettra en place une collecte porte à porte des résidus alimentaires et résidus verts pour les transformer en compost.
Conclusion
Les périodes de questions concernant ces deux projets semblent avoir convaincu les citoyens du bien-fondé de ces recherches qui aboutiront bientôt en une nouvelle aire de production.
Est-ce la venue d’un nouveau visage à la direction du conseil d’administration à la RGMRM qui a fait en sorte que cette rencontre a été très détendue, respectueuse, positive, agréable à écouter et remplie d’échanges positifs? Bravo et merci pour ces intenses recherches afin de nous donner bientôt une atmosphère plus saine et un milieu de vie amélioré.