Réjean Martin, Le Bulletin de Mékinac, Sainte-Geneviève-de-Batiscan, février 2019
C’est quoi, l’idée principale du mouvement «Solidarité rurale» au sein duquel par exemple est monté un personnage comme Fred Pellerin ? Eh bien, c’est d’œuvrer à garder dans nos campagnes des fermes familiales, des exploitations agricoles aux dimensions humaines de manière à ce que des familles, des gens y demeurent; à ce qu’on occupe ces territoires et qu’on ne s’installe pas uniquement dans grands centres urbains.
Pour sa part, le président de l’UPA Mauricie (Union des producteurs agricoles), le producteur agricole Jean-Marie Giguère, établi à Shawinigan-Sud, déclare en ce temps-ci aux élus de n’importe quel palier de gouvernement: «Ne vous demandez pas ce qu’il faut faire pour développer notre région ? Vous n’avez qu’à développer le secteur agricole et agro-alimentaire!»
Toute cette introduction pour vous signaler que le Bulletin, au courant de l’affaire, a été le seul média, le jeudi 17 janvier dernier, à couvrir une activité organisée justement par l’UPA Mauricie et intitulée «Grande table des décideurs» afin d’exposer aux élus les enjeux qui se pointent pour appuyer le développement du secteur agricole et agro-alimentaire.
Y assistaient par exemple des producteurs comme Marie-Christine Brière de Notre-Dame-du-Mont-Carmel et Denis Gauthier d’Hérouxville de même que la nouvelle députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, les maires de Notre-Dame-du-Mont-Carmel et d’Hérouxville, Luc Dostaler et Bernard Thompson, la conseillère municipale de Notre-Dame-de-Montauban, Guylaine Gauthier, ainsi que les conseillers municipaux de Saint-Adelphe, Mario Montambault et Léon Gagnon qui sont aussi des producteurs.
On a d’abord, exposé, avec le directeur général de l’UPA Mauricie, Sylvain Samuel, que le secteur agricole c’est chez nous pas moins de 369 M$. De même, on a précisé, en compagnie de la responsable du dossier, Ève Mercier, le rôle complexe de l’UPA par rapport à Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles du Québec et avec la Commission de protection du territoire agricole du Québec.
Protection des milieux humides et hydriques
Par ailleurs, afin de traiter du cadre législatif et réglementaire relatif à la protection des milieux humides et hydriques, l’UPA Mauricie comptait sur l’apport de l’avocat Rémi Jolicoeur avec qui, par exemple, on a convenu que pour les MRC des Chenaux et de Mékinac, un grand travail présentement est réalisé par la SAMBBA (Société d’aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan) afin de dresser un vaste inventaire. Le tout doit être complété en 2022.
Qu’est-ce qu’un milieu humide ? Un étang, un marais, un marécage, une tourbière ? Il y a divers litiges à trancher comme par exemple de savoir si un cours d’eau n’est pas simplement un fossé. Le maire d’Hérouxville, Bernard Thompson, qui est aussi préfet de Mékinac, a indiqué que pour cette MRC, on ne comptait jusqu’à présent que sur des cartes réalisées par Canards Illimités qui s’avèrent relativement imprécises.
La taxation foncière
Enfin, toutes les questions relatives à la taxation foncière ont été abordées. Les producteurs dans les années dernières ont touché des remboursements (compensations) de la part de Québec mais on interroge l’avenir. On dit estimer à 22% la part du revenu net des producteurs qui vont aux taxes foncières. On a d’ores et déjà rencontré le ministre de l’agriculture du nouveau gouvernement, André Lamontagne, pour qu’on limite la valeur imposable des terres et qu’on établisse un taux d’imposition agricole distinct.
Notons par exemple que cette voie n’est pas celle qui emballe le maire de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, Luc Dostaler, qui a fait remarquer que la valeur réelle de terres agricoles augmentait. Quoi qu’il en soit, une recherche d’équité s’avère intense par les temps qui courent. C’est là un dossier à suivre.