Les organismes communautaires voient rouge!

Eric Morasse, Le Bulletin des Chenaux, Sainte-Geneviève-de-Batiscan

Dans le cadre de l’action nationale de la campagne Engagez-vous pour le communautaire « Leitão, on voit rouge », les organismes communautaires de la région se sont mobilisés en grand nombre.

Les groupes étaient d’ailleurs invités à transmettre au ministre des Finances des cartes de Saint-Valentin pour lui rappeler les revendications du milieu communautaire.

Mais c’est le 7 février qu’on a mis en place une journée d’action. En début de journée, un grand rassemblement était prévu au Musée québécois de culture populaire, à Trois-Rivières. Plus de 250 personnes étaient présentes pour le lancement de cette journée dédiée à transmettre au gouvernement les revendications du milieu communautaire, mais aussi de les faire connaître à la population.

C’est pourquoi, suite au rassemblement, les groupes sont retournés sur leurs territoires respectifs pour former des « escouades cupidon » et arpenter les rues pour distribuer des tracts, mais aussi pour faire connaître ces organismes qui aident chaque année plus de 150 000 personnes seulement dans notre région.

Depuis le début de la campagne Engagez-vous pour le communautaire, en 2016, les revendications des groupes restent inchangées :

  • Le rehaussement significatif du financement à la mission globale des 4 000 organismes communautaires autonomes du Québec et l’indexation des subventions à la mission globale.
  • Le respect de la Politique de reconnaissance de l’action communautaire.
  • La reconnaissance de l’action communautaire autonome comme moteur de progrès social.
  • La fin des compressions dans les services publics et les programmes sociaux.

« Nous avons le cœur brisé par les coupures dans les services publics et les programmes sociaux qui ont permis à ce gouvernement au cœur de pierre de dégager 4,5 milliards $ de surplus sur le dos de la population. Alors qu’il aurait pu investir dans les organismes communautaires et la justice sociale, il a plutôt choisi de baisser les impôts! », mentionne-t-on à la Table régionale des organismes en santé et services sociaux Centre-du-Québec/Mauricie (TROC-CQM).

En Mauricie et au Centre-du-Québec, ce sont 300 organismes qui aident plus de 20 000 personnes à se nourrir, viennent en aide à 25 000 individus en perte d’autonomie, rejoignent plus de 10 000 jeunes, aident 9 000 personnes handicapées et leurs familles, hébergent 2000 personnes aux prises avec d’importants problèmes sociaux. « On ne suffit pas à pourvoir à tous les besoins. Avec le sous-financement, c’est plus de 20 millions $ qui manquent », affirmait Mme Maryline Audet, de la Corporation de développement communautaire (CDC) de Bécancour.

 

Les organismes ont inscrit sur des dizaines de cœurs ce qu’ils pourraient faire s’ils avaient un financement à la hauteur de leurs besoins.

D’ailleurs, le hall du musée était décoré avec des dizaines de cœurs sur lesquels les groupes avaient inscrit ce qu’ils feraient avec un meilleur financement. Une maison de jeunes aimerait «  avoir une vraie maison », un frigo pour une cuisine collective, plus de jours de services pour une popote roulante, avoir plus de temps, plus de ressources… Ce sont des désirs parfois modestes mais qui peuvent pourtant faire toute une différence.

« Nous en avons assez de faire contre mauvaise fortune bon cœur pour faire plus avec moins », disait le directeur général de la TROC, M. François Landry. Une phrase « dans le thème » qui exprime bien le cœur des revendications du milieu communautaire.