Le cœur sur la patte

Solaine Ippersiel, L’Info, Saint-Élie-d’Orford

J’ai eu l’immense joie de faire une entrevue hors du commun. En effet, j’ai fait la rencontre d’Abricot, un Labernois de presque 13 ans. Mais, bien sûr, c’est avec la dame qui s’occupe de lui avec laquelle j’ai discuté.

Martine Normandeau est ergothérapeute en pédiatrie au Centre de réadaptation Estrie. Elle se spécialise au niveau des déficiences physiques. En 2001, l’idée a germé de commencer à travailler avec un chien. Et, c’est ce qui s’est produit. Ils ont été les premiers au Québec à intégrer le chien dans le milieu. Petit à petit, le concept s’est développé et s’est étendu. On a également commencé à utiliser l’animal avec les adultes et le merveilleux projet s’est propagé à travers le Québec.

Lorsque Bécher, le premier chien, est décédé à l’été 2009, Martine s’est portée volontaire pour retenter le coup avec un nouveau chien. C’est là qu’Abricot arrive! L’ergothérapeute a été passer une semaine chez Mira avec lui pour bien comprendre comment agir avec ce genre de chien spécial. Puis, de l’âge de huit semaines jusqu’à un an, le Labernois a été dans une famille d’accueil afin d’apprendre à socialiser. Vous vous demandez peut-être comme moi d’où vient son nom? Abricot? Eh bien, lorsqu’une de leur chienne est enceinte, Mira sort une liste de noms sous la même thématique, par exemple : les dieux, les fleurs, les modèles de voitures, etc. Pour le chien qui nous intéresse, c’était les fruits. Mira a donc montré la liste à la famille d’accueil et celle-ci a choisi Abricot. Enfin, ce dernier a pu être reçu par Martine Normandeau.

Abricot est un fier travailleur. Il a un horaire et des tâches. Son but est d’aider les enfants à accomplir les exercices qu’on leur demande. En fait, ce chien particulier porte même le titre d’assistant-thérapeute. Il exerce sa mission de nombreuses façons. Madame Normandeau s’en sert pour jouer au vétérinaire avec les enfants. Ainsi, les enfants ayant un problème physique peuvent travailler leurs mouvements tout en s’amusant. Ils le font aussi en donnant des céréales à Abricot. Celui-ci va même en orthophonie pour aider ceux avec une déficience langagière. Quelques fois, juste sa simple présence met en confiance et calme autant les petits que les parents.

Il est certain que cet être plein de vie est le foyer de plein de magnifiques souvenirs. Martine me racontait qu’un petit garçon avec une lourde histoire lui avait dit : « Sais-tu ce que le chien fait dans mon cœur? Il fait « ouf ». » Ce moment l’avait beaucoup touché, car ce petit garçon n’était pas du tout du genre à avoir ce genre de douce réflexion. Cela voulait dire qu’Abricot accomplissait bien son devoir. Il y a eu aussi cette fois où un enfant de trois ans pouvait enfin bouger sa main et la première chose dite a été : « Enfin! Je vais pouvoir donner des céréales à Abricot! » Même madame Normandeau a goûté à la médecine du chien. Elle était au carrefour et le Labernois semblait tendu. Elle a donc pris un moment pour s’asseoir avec lui. Elle s’est rendue compte que c’était elle qui était stressée. Comme un miroir, il lui a rappelé de se calmer et de prendre la vie plus légèrement.

Cette grosse boule de poils nous rappelle que la motivation se retrouve aussi dans le plaisir et la douceur. Il a sa place dans le cœur des enfants, et est très bien accueilli dans les commerces de Saint-Élie. Et maintenant, après les autres membres de la famille de Martine Normandeau, il a aussi sa place dans le journal L’Info.