Solaine Ippersiel, L’Info, Saint-Elie d’Orford
Luc Bibeau, habile de ses mains, bricoleur jusqu’au fond de son âme a réalisé une véritable oeuvre d’art à l’endroit où il demeure. Beaucoup de passants s’arrêtent pour prendre des photos et même venir voir de plus près lorsqu’il ne travaille pas.
Il a été élevé à Saint-Élie sur le chemin Dion. À l’âge de 11 ans, la maison familiale a brûlé dans un incendie. Ils ont donc été obligés de s’en aller en ville. Cependant, monsieur Bibeau est retourné aux sources dès qu’il a pu. Pour lui, Saint-Élie était magique et représentait le visage de l’avenir. Il a alors acheté un terrain d’environ deux acres qui ressemblait à un trou dénivelé et sale. Personne n’en voulait, mais le
courageux travailleur en excavation y a vu un potentiel. Quand on voit ce qu’il en a fait aujourd’hui, nous sommes contents de son initiative.
J’ai eu l’immense privilège de faire une entrevue pas comme les autres. Je me suis promenée à travers la cour enchanteresse peuplée d’êtres en bois et en métal avec les explications du créateur lui-même. Je ne pourrais jamais partager tout ce que mes yeux ont découvert en une page, mais voilà ce que je retiens de plus important : chaque objet raconte une histoire et est accompagné de péripéties. Des jeux de lumières viennent mettre le tout en valeur. Tous les points d’eau du terrain sont alimentés à même un seul berceau. Le Kee Brooke qui est lui-même une décharge du lac Mont-joie. Le propriétaire a fait beaucoup de choses lui-même, mais il en fait faire par son frère, habile lui aussi et a même fait venir des pièces d’aussi loin que la chine.
Bref, c’est un peu comme Noël à l’année avec toutes ces décorations et ces éclairages. Luc Bibeau a déja fait de la musique et cette passion transparait à quelques endroits. On remarque dans ses paroles et son regard qu’il est fier de ce qu’il a accompli,qu’il remarque la beauté dans chaque chose. De plus, il continue constamment à penser à de nouveaux ajouts ou à des améliorations. J’ai plongé une heure dans un univers où se côtoient les matériaux et les images du passé avec les technologies du présent. « Tant qu’on va être capable, on va continuer », a-t-il affirmé.
Luc Bibeau a toujours beaucoup travaillé dans sa vie, même durant les fériés. Quand
il a arrêté, il a transféré son énergie dans la création de cette œuvre gigantesque. Il ne s’est pas contenté de monter un décor, mais de le rendre vivant. Il se rend compte aujourd’hui qu’il tente de se rapprocher de la nature qu’il a toujours adorée, mais dont il n’avait pas vraiment le temps d’en savourer les joies. À la fin de la visite, il a déclaré : « On ajuste une vie à vivre, c’est beau travailler, mais il faut aussi savoir arrêter et en profiter! »