Diane Brault, Journal des Citoyens, Septembre 2017
Quand je demande à Jean-Luc d’où lui vient cette passion pour les moutons, il me répond avec un grand sourire : « du Petit Prince de Saint-Exupéry et de son mouton ». Il semblerait que cette histoire a influencé le cours de sa vie.
Rencontrés à la Bergerie de Falco, les deux propriétaires Michèle Côté et Jean-Luc Chartrand ont généreusement accepté de parler de leur aventure à leur bergerie qui est située à la proximité de la gare de Prévost et de la piste cyclable
Michèle aime être en interaction avec les chiens, « ils ont toujours fait partie de ma vie ». Elle les entraîne, participe à des compétitions ou encore à des événements où le public peut apprécier son travail avec leurs chiens Border Collies, dans le respect de leur nature de chiens rassembleurs. Quelque temps avant cette rencontre, j’ai eu le plaisir de les voir tous, chiens, moutons, berger et bergères en pleine action lors d’une présentation faite à l’important Festival de la Fibre Twist qui a eu lieu du 17 au 20 août dernier à Saint-André-Avellin, dans l’Outaouais*.
Tout en marchant sur le terrain, Jean-Luc me confiait qu’il est conscient que la rapidité de l’étalement urbain ainsi que l’accroissement des activités récréotouristiques rendent plus difficile et complexe, la maintenance d’activités plus rurales et conservatrices (pâturages et petits élevages en nature) ce qui était traditionnel à Prévost. Il demeure inquiet de la disparition progressive du patrimoine à cause de la spéculation foncière et du regard trop souvent négatif sur des activités agraires avoisinant le « domiciliaire ».
Est-ce que la vie faunique et les moutons, ça fait bon ménage ? Assurément, répond Jean-Luc, pourvu que les animaux soient encadrés et conduits de manière soigneuse et systématique. Un troupeau bien mené et bien protégé ne causera aucun dommage à l’environnement; au contraire, il favorise le retour des insectes essentiels à l’alimentation des oiseaux. Il conserve en quelque sorte le territoire, la faune et la flore à l’état naturel d’une plaine ou d’un pâturage.
Et les voisins ? Ils sont heureux, semble-t-il, depuis l’arrivée des moutons. Jean Luc me raconte que plusieurs de ses voisins préfèrent voir des moutons plutôt que des condos et qu’ils préfèrent entendre des petits bêlements semblables à des pleurs d’enfants plutôt que de bruyantes tondeuses à gazon. Il ajoute que « les moutons, ça pollue peu l’air ambiant, ça tond silencieusement, c’est végétarien et leurs déjections enrichissent la terre à la manière d’un éco- pâturage. »
Et l’avenir ? Les projets ne manquent pas, d’autant plus que le temps de la retraite approche à grands pas. Ce petit domaine enclavé dans le secteur nord de la ville est une fenêtre sur un habitat sauvage et naturellement diversifié et précieux, il va bénéficier de protection d’attention et des bons soins.