On peut voir des traces de vélo sur les sentiers du Bois-de-Saraguay qui est une aire protégée. Photo : Gerry Bard

Sensibiliser la population à la fragilité du Bois-de-Saraguay

Mélanie Meloche-Holubowski, Journaldesvoisins.com, Montréal, février 2017

Depuis l’ouverture des sentiers dans le parc-nature du Bois-de-Saraguay, de plus en plus de visiteurs découvrent ce site patrimonial de 93 hectares. Mais les citoyens et organismes qui ont aidé à sauver ce boisé patrimonial veulent que la Ville informe davantage les visiteurs sur l’impact que peuvent avoir leurs comportements sur la faune et la flore.

« C’est un parc qui doit être protégé. Il a une valeur patrimoniale, c’est un boisé qui n’a presque jamais été altéré. Il n’y a rien en ce moment qui met en lumière le caractère particulier de la forêt. L’affichage est l’un des seuls moyens de prendre conscience de la valeur de la forêt », explique Pierre Lamarche, résidant d’Ahuntsic-Cartierville et fervent amoureux de la nature.

Près de 10 associations et regroupements, dont le Comité pour la mise en valeur du Bois-de-Saraguay, ont demandé l’interdiction des vélos dans les sentiers pour protéger ce milieu naturel. Ce sont ces mêmes groupes qui, au début des années 80, sont intervenus pour arrêter un projet de construction de tours d’habitation.

La Ville de Montréal a accepté d’implanter cette interdiction, mais voilà que les petites affiches récemment installées à l’entrée du boisé n’interdisent pas les vélos et n’expliquent pas le caractère exceptionnel du boisé, s’étonne Jocelyne Leduc Gauvin, présidente du Comité pour la mise en valeur du Bois-de-Saraguay. « C’est un peu bizarre qu’on ait oublié les vélos », dit-elle.

 

La plus ancienne forêt

Mme Leduc Gauvin rappelle que l’interdiction des vélos dans le boisé est nécessaire afin de protéger la plus ancienne forêt de Montréal, qui compte plusieurs arbres, plantes et faune rares ou menacés. Elle rappelle que plusieurs experts et associations considèrent qu’il faut privilégier les ballades à pied et ainsi permettre aux visiteurs de mieux observer la nature. « Ces activités sont souvent incompatibles avec le passage parfois rapide de vélos. De plus, dans les sentiers étroits de cette forêt, le passage combiné de vélos et piétons serait dangereux, des collisions seraient à déplorer », ajoute Mme Leduc Gauvin.

Pierre Lamarche ajoute que les marcheurs et les skieurs de fond ne sont pas exclus de certaines règles. « Si les piétons et les skieurs commencent à sortir des sentiers, c’est mauvais pour le boisé! » M. Lamarche rappelle que la Ville a dû également intervenir pour appliquer les règlements dans le Bois-de-Liesse. « Il y avait un sentier pour les cyclistes, mais ils ne restaient pas sur les sentiers. Lesjeunes faisaient du vélo de montagne un peu partout», dit-il, en ajoutant que la Ville a dû augmenter la surveillance dans ce boisé.

 

Les cyclistes comprennent…

Pour sa part, lorsque Mme Leduc Gauvin croise des cyclistes délinquants, elle n’hésite pas à les arrêter et à leur expliquer pourquoi les vélos sont interdits. « Je leur explique la très grande valeur écologique de cette magnifique forêt où nous sommes. Spontanément, ils sont descendus de leur vélo pour le retourner aux supports à vélo de l’entrée ou encore, pour marcher aux côtés de leur vélo. » Les deux citoyens souhaitent donc que les affiches de la Ville sensibilisent davantage les visiteurs.

Selon Roxanne Lessard du Service des grands parcs de la Ville de Montréal, un affichage « plus clair et plus explicite » sera bientôt installé pour informer les visiteurs de la fragilité de ce lieu et des interdictions en vigueur. Mme Lessard ajoute que la Ville songe également à renforcer la règlementation concernant l’accès aux sentiers.