Valérie Grondin, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 16 novembre 2016
Assez des violences!, est le thème choisi pour la période qui amorce la campagne des 12 jours d’action pour contrer la violence envers les filles et les femmes.Du 25 novembre au 6 décembre, partout au Québec, des centaines d’activités ont lieu afin de sensibiliser la population ainsi que les dames et demoiselles concernées à se sortir de ce milieu empoisonné. Sur le territoire, unis pour la cause, le centre des femmes du Haut-Saint-François, La Passerelle et la maison d’hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants, La Méridienne, s’associent dans un mouvement solidaire. Elles rappellent que la violence peut prendre plusieurs formes que ce soit sexuel, physique, verbal, psychologique, etc.
Profitant de cette période, Andrée, de La Passerelle, témoigne « La honte doit changer de camp ». En 2015-2016, La Passerelle a été témoin de 155 interventions de violence physique, physiologique et à caractère sexuel. Annie, de La Méridienne, mentionne avoir eu un taux d’occupation de 104 %. L’organisme a répondu à 1552 consultations téléphoniques ou sous forme de courriels. De toutes les demandes, n’oublions pas que les enfants sont grandement touchés et ont également besoin de ressources.
Dénoncer la violence
Une des stratégies du conjoint violent est d’isoler sa conjointe. Il brise son réseau social, l’éloignant ainsi de ses amis(es) et de sa famille. Il la garde à la maison, la femme peut même changer d’emploi ou le perdre. Depuis les 3 dernières années, on remarque une vague importante de dénonciation, ajoutent Annie et Andrée, les 2 directrices des organisations. Elles témoignent qu’encore trop souvent aujourd’hui, une femme victime de crime sexuel ou de toutes formes multiples se fait reprocher maint geste par son entourage. On entend encore qu’elle brisera une vie si elle dénonce son agresseur, ça va lui apporter quoi de dénoncer, à part briser des familles, faire perdre une réputation, etc. Dans le cas d’une agression sexuelle, il n’est pas rare d’entendre le mot cru et oppressant de l’entourage disant à la victime que celui-ci ne l’a pas pénétrée donc que ça ne compte pas. C’est à l’agresseur d’avoir honte et à lui seul de vivre avec les impacts des gestes irréparables et immoraux, qu’il a causés. « C’est assez des violences ! », répète Annie.
La Passerelle prête assistance depuis 33 ans, elle soutient, écoute, aide les victimes à se sortir de l’isolement et offre une multitude de ressources. « On est là », lance Andrée apportant tout son support aux femmes. Solidarité, échanger, informer, aider, dénoncer et guider sont les voies essentielles mêmes de l’existence des deux organismes. Dans le doute, n’hésitez pas à les contacter; elles ont un bagage de connaissances et un réseau élargi de ressources et d’aide en tout genre. La sécurité et la confidentialité des victimes priment. Travaillant conjointement, les deux organismes aident à briser l’isolement. Ils offrent aux victimes une gamme impressionnante d’outils et de ressources en vue d’améliorer leur condition de vie. Acquérir un bien-être, une santé psychologique, physique et ainsi devenir libre et autonome sont en outre les principes de la mission des organisations.
La maison d’hébergement La Méridienne répond à toute demande d’aide 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et les services sont gratuits et confidentiels. Les victimes et leurs enfants qui ont besoin d’un hébergement sont protégés et ont un endroit où ils peuvent entièrement s’abandonner en toute quiétude. En situation d’urgence, La Méridienne est prête à intervenir. Si vous connaissez quelqu’un ou une mère et ses enfants en difficulté, vous pouvez également la contacter, vous serez accompagné dans la démarche à suivre.
La Méridienne et La Passerelle feront la distribution de rubans blancs et de bougies. Elles invitent la population à les porter fièrement. Rappelons que c’est à la suite de la tuerie qui a fait 14 victimes à l’École Polytechnique que la campagne des rubans blancs a été fondée. Le 6 décembre devient donc la journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. C’est l’occasion de réfléchir sur le phénomène, le 6 décembre prochain, le public est convié à une vigile de solidarité qui aura lieu à East Angus.
Pour rejoindre le Centre des femmes du Haut-Saint-François, La Passerelle, sans frais 1-877-447-3423, http://www.cdflapasserelle.org/nous-joindre/