Maurice Gallant, un homme fonceur et déterminé

Diane Dufour, Tam Tam, Matapédia, octobre 2016

Maurice est natif de Saint-François d’Assise. Il est le fils de René Gallant et de Édith Fortin. Dès sa naissance, il est destiné à faire face à de nombreux défis puisqu’une paralysie cérébrale lui fait perdre beaucoup de mobilité au niveau de ses jambes. Malgré plusieurs longs séjours à l’hôpital Saint-Justine, il finira son primaire à Saint-François. Il rêvait de devenir mécanicien mais, à l’époque, la polyvalente n’était pas préparée à accueillir des élèves à mobilité réduite. Il décide donc d’aller suivre un cours de reliure à Québec où il travaillera pendant quatre ans. Puis, il revient travailler la reliure en Gaspésie.

Issu d’une famille de gestionnaire, Maurice achète le dépanneur de Saint-Alexis en 1979. Devant les préjugés du gérant de la banque, il dira avec détermination: «Je n’ai que 10 000 $, je vais te les donner mais je n’ai pas l’intention de les perdre». En 1989, il épouse Andrée Bossé de Saint-Alexis qui l’a bien aidé dans ses projets, en particulier dans leur entreprise de tonte de gazon. En 1991, il vend son dépanneur et installe un atelier de reliure chez lui. Encore là, le travail est saisonnier, il décide donc d’offrir ses services chez Alliance 9000 à Amqui où il travaillera durant 14 ans. En 2014, une semi-retraite commence… toujours conseiller municipal, il continue aussi son transport scolaire.

Ayant fait partie du conseil d’administration de la Coop de Saint-Alexis pendant un an, il se fait offrir le poste de gérant en 2014. Au début, il rencontre les employés et leur dit: «Ça va marcher si on travaille tous ensemble». Maurice aime le travail d’équipe et c’est une de ses forces. Il me confie avec beaucoup d’assurance: «Ici, à la Coop, il y a plein de potentiel à développer mais il faut y croire, vouloir et agir. C’est une mine d’or et il faut l’exploiter à fond». Il est très important, pour lui, d’être à l’écoute de sa clientèle car chaque client satisfait en amènera un nouveau. Il admet que, même s’il adore son travail, ce n’est pas toujours facile mais il n’hésite pas aller chercher du support.

Quand je lui parle de revitalisation du milieu, il me répond dans un discours très passionné: «Il faut que les gens croient qu’il y a quelque chose à faire, il faut arrêter d’avoir peur d’aller au-devant des coups, et il faut voir ce que tu peux faire et le faire sans attendre que ça tombe du ciel».