Pierrette Poirier, Le Trident, Wotton, Wotton, octobre 2016
Le 1er septembre dernier, j’ai participé la rencontre organisée par M. Claude Gélineau concernant le projet de loi 106. Voici quelques éléments que j’ai notés.
L’invité, M. Marc Brullemans, un biophysicien, a d’abord présenté l’historique sur le gaz de schiste depuis 2010. À cette époque, le gouvernement libéral veut aller de l’avant avec l’exploitation du gaz de schiste; la ministre Normandeau y voit là un rendez-vous que le Québec ne peut pas manquer. Il faut du cash dit-elle pour l’éducation et la santé.
Mais immédiatement, des groupes de citoyens se mobilisent pour demander un moratoire. Les craintes sur les effets de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schiste sur l’environnement sont persistantes. Des mémoires sont présentés au BAPE ; en mars 2011, ce dernier produit son rapport et recommande un encadrement strict de l’industrie du schiste et la tenue d’une évaluation environnementale stratégique EES avant d’aller plus loin.
Notons que les compagnies minières ont préséance sur les schémas d’aménagement et les règlements municipaux. Le gouvernement peut même exproprier un propriétaire pour permettre le développement d’un projet minier. Depuis ce temps, les rapports se succèdent mais aucun consensus n’est fait . Des permis d’exploration sont émis sur les 2 rives du Saint-Laurent; sur 932 sites, 86 puits ont été forés depuis 2000. Le 7 juin 2016, le gouvernement a déposé son projet de loi afin que le développement des hydrocarbures se fasse en toute sécurité pour la population et pour l’environnement mais cette loi contient de nombreuses lacunes, aux dires des citoyens, des producteurs agricoles, des municipalités et des environnementalistes. Ce projet semble incohérent: le gouvernement, tout en voulant réduire les gaz à effet de serre se propose en même temps de produire du gaz de schiste ou du pétrole.
À Wotton, nous avons deux exemples de projets. Bowmore (pour l’exploitation de l’or). Cette compagnie possède 700 km2 de permis qui va de Magog à Disraeli. En 2011, ils ont effectué plusieurs forages à Wotton mais il semblerait que les résultats n’ont pas été concluants.
De son côté, la compagnie Junex détient des licences pour forer des puits gaziers et pétroliers sur 250 km2. En 2010, un puits a déjà été foré dans le parc industriel de Wotton; il porte le numéro A278 et est localisé au 558, rue du Parc industriel. M. Brullsman nous a même montré le tracé du puits. Pour le moment, le puits a été fermé.
Beaucoup de questions se posent face à ces projets? Comme il faut utiliser de grandes quantités d’eau, qu’arrivera-t-il de nos réserves d’eau? Où vont se retrouver les eaux usées remplies de produits chimiques ? Dans nos ruisseaux, dans la rivière Nicolet? Quels seront les impacts sur la qualité de l’air ? Allons-nous sacrifier nos belles terres agricoles ?