André Mathieu, Le Reflet du canton de Lingwick, Lingwick, septembre 2016
Les maires de toutes les municipalités veulent bannir les chiens dangereux de leurs villes; ils sont impressionnés par je ne sais quoi et ils hésitent pour finalement attendre. Ils ne savent pas que 700 villes américaines l’ont fait, toutes les bases militaires aussi, de même que dans 40 pays, où c’est possible de restreindre certaines races de chiens dangereux. Nous sommes au Québec; on se dit prêt à intervenir, on écoute les études biaisées sur le sujet, on hésite et on attend… une nouvelle tragédie peut-être?
Un groupe de travail créé par le ministre de la Sécurité publique, M. Martin Coîteux, en juin 2016, a soumis son rapport au sujet des chiens dangereux, pitbulls ou autres, proposant de les classer en deux catégories : les pitbulls et les autres chiens de 20 kg et plus potentiellement dangereux et dressés à des fins de protection. Pour être jugé dangereux, le chien sera évalué par un vétérinaire et devra avoir causé des blessures multiples et sévères à une personne ou un animal. Sommes-nous rassurés par ce classement? Tous les propriétaires de chiens décrivent leur animal comme doux, gentil et qui n’a jamais mordu personne. Pourquoi posséder un chien dangereux? Pour se protéger, intimider les voisins, afficher une supériorité du même genre que si on possède une arme? L’arme à feu peut être verrouillée mais le chien peut profiter d’une négligence de son maître pour attaquer sans raison. Est-ce que toutes les victimes avaient provoqué l’attaque sauvage ou meurtrière du chien?
La Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal diffuse les études sur les chiens dangereux. Deux de ses dirigeants possèdent des pitbulls. L’Ordre des vétérinaires utilise des études financées par un puissant lobby américain faisant la promotion des pitbulls mais omet de citer les conclusions de ces études, à savoir que les pitbulls posent un risque démesuré. L’Ordre des vétérinaires nous sert l’argument que les études sont insuffisantes pour trancher la question, que le danger n’est pas le fait des pitbulls seulement et finalement dit ne pas vouloir euthanasier des chiens sains si une loi était adoptée pour interdire ces dangers publics. Est-ce que ce sont des chiens sains qui proviennent d’élevages de bêtes entraînées pour combattre et qui ont une force excessive?
Il y aura toujours des délinquants pour aimer les chiens dangereux, il y aura des erreurs humaines, des maîtres négligents, des vétérinaires pour défendre ces races de chiens dangereux et les puissants lobbies qui vont produire des études partisanes dont même l’Ordre des vétérinaires du Québec qui ampute les conclusions dommageables pour les chiens dangereux et pour eux-mêmes. Ces études vont servir aux politiciens pour décider, probablement d’attendre encore.
Est-ce que la sécurité des enfants et des grands n’est pas prioritaire? Le droit fondamental de tous de vivre sans danger et sans peur vaut-il moins que l’orgueil des propriétaires de chiens dangereux?
Pour en savoir plus, consulter le texte de Marie-Claude Malboeuf, dans le journal La Presse du samedi 13 août 2016.