Félix Larose-Tarabulsy, Le Journal des citoyens, Prévost, le 17 août 2016
Cet automne, la municipalité de Prévost et la Fondation Rues principales présenteront aux citoyens un plan de planification stratégique qui orientera le développement culturel, économique, communautaire et environnemental pour les 5 prochaines années. Où en sommes-nous dans tout ça?
Amorcé le 3 mai de cette année, le processus d’élaboration du plan de développement est toujours en cours. La particularité de ce processus de planification est l’accent accordé à la participation de la population. Jusqu’à maintenant, les citoyens de Prévost ont pu se faire entendre lors de la consultation publique, dans le cadre des quatre comités de travail ainsi qu’en répondant au sondage en ligne.
Le processus est dirigé par la municipalité et par la Fondation Rues principales (FRP), un organisme qui a contribué à la planification stratégique de plus de 300 municipalités. Pourquoi avoir fait appel à cet organisme? « On voulait une firme externe pour que la démarche soit moins teintée et plus transparente », répond Éric Gélinas, directeur de l’urbanisme à Prévost. Du côté de la fondation, la neutralité est effectivement de mise. « On est toujours neutre dans nos interventions. Notre approche consiste à se coller à la réalité du milieu et faire émerger des projets collectifs » explique Clothilde Béchard, coordonnatrice de projet chez FRP. La priorité semble donc claire : la planification stratégique doit représenter les citoyens, leurs préoccupations et leurs intérêts.
Quelques limites lors des consultations
L’inclusion des citoyens dans le processus semble être prioritaire, mais l’objectif est-il atteint? Des entrevues avec quelques citoyens ayant participé à différentes étapes des consultations révèlent leurs impressions quant à leur inclusion. Quelques citoyens ont trouvé dommage qu’il fût difficile de bien se préparer pour les consultations. C’est le cas de Lyne Gariepy qui suggère qu’« il aurait fallu soumettre aux gens les sujets qui seraient traités pour leur permettre de se préparer ». Denys Duchesne, lui, s’interroge sur l’espace offert aux participants pour partager des positions plus complexes. « L’espace était suffisant pour la plupart des interventions, dit-il, mais nous étions plusieurs qui auraient souhaité une manière de transmettre des idées plus complètes et complexes, sous forme de mémoire par exemple ». Quelques personnes ont également souligné que l’animation des petits groupes lors de la consultation publique était parfois problématique. André Boudreau mentionne à ce sujet que « certains animateurs n’avaient pas l’air du tout préparés à jouer ce rôle-là ».
Les citoyens heureux d’être inclus dans le processus
Heureusement, ces critiques sont contrebalancées par une appréciation générale des citoyens pour la démarche. Lyne Gariepy note qu’« il y avait un réel souci de neutralité » et que « la fondation semblait vraiment considérer ce qu’on disait ». Michelle Guay fait aussi remarquer les efforts qui ont été faits pour ce processus, « les gens de la ville et de FRP ont fait leur énorme possible, ça a été très bien fait ». Yvan Gladu, un autre participant, voit cette démarche comme répondant à un manque, « Je trouvais que c’était quelque chose qui manquait dans la ville, d’inclure les citoyens dans les orientations des projets ». Somme toute, malgré quelques difficultés qui ont fait surface durant les consultations, les commentaires sont généralement positifs et témoignent d’une appréciation pour la tribune qui est offerte aux citoyens.
« On veut que la démarche se porte sur le long terme »
Malgré le regard positif que les citoyens portent sur ce processus, une inquiétude demeure : que se passe-t-il après les consultations? Michelle Guay, qui porte un regard favorable sur les efforts d’inclusion, avoue craindre « que cette démarche donne un rapport qui sera simplement tabletté ». Mme Guay n’est pas la seule à s’inquiéter pour la suite, plusieurs autres répondants ont exprimé des préoccupations similaires. Heureusement, la municipalité n’est pas insensible à ces préoccupations et souhaite elle aussi que le plan soit porté jusqu’au bout. « On a demandé à Rues principales d’avoir des indicateurs de performance. On veut avoir des cibles mesurables. […] On ne veut pas qu’une fois les consultations terminées, les citoyens oublient le projet. On veut que la démarche se porte sur le long terme », explique M. Gélinas.
Éric Gélinas et Clothilde Béchard soulignent tous deux que la mise en œuvre du plan ne dépendra pas uniquement de la municipalité. Mme Béchard mentionne notamment que FRP vise à « faire émerger une responsabilité partagée et à mettre en place un projet où tout le monde travaille ensemble pour le mettre en place, pas seulement la ville et les organismes ».
Question de transparence
Le plan ainsi qu’un résumé des résultats des consultations seront publiés au courant de l’automne. Par contre, il n’y a pas d’assurance que les citoyens auront accès aux résultats détaillés du sondage. M. Gélinas avoue que la question n’a pas été discutée encore, « la ville pourrait les rendre accessibles, mais est-ce que ce serait pertinent? » s’interroge-t-il. Mme Béchard de FRP ne peut pas décider pour la ville, mais rappelle que « le but est vraiment de diffuser ce qui a été discuté et ce qui a ressorti des consultations ». La ville aura donc à se positionner là-dessus avant la publication du rapport.
Notons que le sondage sera l’outil de consultation le plus important lors de la rédaction finale du plan de développement. Il s’agit donc d’une bonne nouvelle lorsque Josiane Cyr, responsable des communications à la ville de Prévost, nous annonce que « le taux de participation au sondage est au-delà de nos attentes ».
Le sondage sera disponible jusqu’au 30 août à la page suivante : https://fr.surveymonkey.com/r/prevostaucoeur.