Fort des Hurons

Pierre Lahoud, Autour de l’Île, Saint-Pierre, février 2025

En 1648, la guerre fait rage entre les Agniers et les Hurons-Wendats à tel point que ces derniers doivent s’enfuir de la mission jésuite de Sainte-Marie (Ontario) pour venir se réfugier tout près de Québec sous la protection du gouverneur.

En juillet 1650, après une longue errance, les Hurons-Wendats sont pris en charge par les Jésuites.

Ceux-ci achètent une portion de terre, grâce à l’intervention du père Chaumonot et de la seigneuresse de l’île d’Orléans, Éléonore de Grandmaison, qui cède une partie de son fief. Ils diviseront le lieu en plusieurs lots de façon à rendre la communauté la plus autonome possible.

Trois cents Hurons-Wendats viennent donc s’installer dans une petite crique à Sainte-Pétronille, côté sud. On y construit une palissade de pieux avec une maison pour les missionnaires de même qu’une chapelle et des cabanes. Avec les années, les récoltes sont prospères et la jeune communauté double d’effectifs.

Cette paix ne durera pas, car en 1655 deux nations iroquoises, les Onontagués et les Agniers, cherchent à intégrer les Hurons-Wendats à leur communauté. Devant la réticence de ces derniers, les Agniers passent à l’attaque, en tuent et en enlèvent 70 qu’ils feront défiler devant Québec pour narguer le gouverneur. Quant aux Onontagués, un conflit dégénère et coûte la vie à plusieurs guerriers Hurons-Wendats.

Les survivants iront se réfugier près du château Saint-Louis avant de s’établir définitivement à L’Ancienne-Lorette.

Ce départ des Hurons-Wendats de l’Anse du Fort clôt définitivement l’épisode de l’occupation sédentaire par les Autochtones sur l’île. Des découvertes archéologiques nous permettent de situer exactement l’emplacement de cette colonie éphémère, soit justement dans l’Anse du Fort.