Amine Esseghir, Journal des voisins, Montréal, décembre 2024
Il y a beaucoup de moyens offerts aux diabétiques pour gérer cette maladie chronique. Il faut toutefois les connaître pour pouvoir en bénéficier. Un café scientifique a été organisé pour présenter les ressources disponibles.
Durant quelques heures, la salle Charles-Deaudelin du Centre communautaire et culturel de Cartierville (4C) s’est transformée en salle de rencontres médicales. C’est là où Adèle Coriati, chercheuse au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal et professeure au département de nutrition de l’Université de Montréal, a invité patients et professionnels de la santé à explorer les ressources existantes, plus particulièrement dans le nord de l’île, le 28 novembre.
Probablement que le programme le plus inattendu et certainement le plus applaudi par l’assistance est celui du Centre Jean-Jacques-Gauthier. Cette structure de santé originale est installée près du parc Henri-Julien à Ahuntsic. Outre ses professionnels de la santé venus présenter leur programme, c’est aussi un malade, qui bénéficie de ses soins, qui en a le mieux parlé.
«J’ai été vu récemment par un chirurgien vasculaire et il y avait une infirmière qui m’avait parlé du programme. Elle m’a demandé si je voulais m’inscrire», raconte Michel Bernier.
Un plus
À 71 ans, il gère son diabète depuis 25 ans, pourtant, au Centre Jean-Jacques-Gauthier, il trouve un suivi particulier.
«Ils m’ont demandé si j’étais intéressé de faire des exercices physiques», dit M. Bernier en souriant.
Cela faisait longtemps qu’il ne fréquentait plus une salle de gym.
«En ayant mon dossier en main, ils se sont aperçus que j’étais diabétique. C’est une structure de santé, ils ont accès à votre dossier, mais c’est personnalisé. Vous savez, notre système de santé est lourd. Mais quand vous arrivez au Centre Jean-Claude-Gauthier, ils savent à qui ils parlent. Ils sont au courant de tout. C’est surprenant», relève M. Bernier.
Avec ses 6,4 pieds, il avait aussi besoin d’accommodements.
«Avec la grandeur que j’ai, il y a des équipements qui ne sont pas toujours adéquats pour moi, ils ont donc modifié tout mon programme pour l’adapter», raconte-t-il.
Assez vite, des douleurs aux jambes qui l’empêchaient de se déplacer de manière confortable ont disparu.
«Il y a aussi la gentillesse des gens, leur ouverture quand j’ai été reçu. J’y vais deux fois par semaine, et puis il y a 4-5 kinésiologues qui sont là.»
M. Bernier compte augmenter sa fréquentation de ce centre dont tous les services sont gratuits.
Nécessaire
Ce café scientifique sur le diabète dans le nord de l’île n’est pas lié uniquement à la présence du Centre Jean-Jacques-Gauthier.
«Dans le nord [de Montréal], il y a une grande diversité culturelle. L’ethnicité est un des facteurs de risque de développer la maladie du diabète», remarque Mme Coriati, organisatrice de l’événement. Autant dire que le public local ne peut être qu’intéressé.
«Un des programmes qui m’a vraiment accroché, c’est celui de patients orphelins», souligne Mme Coriati.
Il est proposé par l’association Diabète Québec et il est destiné aux personnes qui ont un diabète de type 2 et qui n’ont pas de médecin pour faire le suivi de leur maladie.
«On le sait, c’est vraiment dur d’avoir des soins au Québec et à Montréal, tant pour les personnes qui sont d’origine québécoise ou pour les personnes qui viennent de l’extérieur», observe la chercheuse.
Un programme similaire est proposé aux personnes atteintes de diabète de type 1 par le projet Better, une initiative pancanadienne qui associe chercheurs et malades.
Ce café scientifique a vu la participation d’une vingtaine de personnes. Probablement, qu’il gagnerait à être reproduit pour une meilleure diffusion de l’information.