Daniel Rancourt, Le Felix, Saint-Félix-de-Kingsey,
novembre 2024
Depuis presque deux ans, un nouveau ranch est apparu dans le décor de Saint-Félix-de-Kingsey : les Écuries Solent.
Parcours
Née à Saint-Jean-sur-Richelieu, ayant vécu à Farnham, Bolton, Lac Brome, Chanel Pearson habite St-Félix depuis une quinzaine d’années.
Elle a commencé les cours d’équitation très jeune : «C’est la gardienne qui venait nous garder à la maison qui nous a emmenées, mes sœurs et moi, dans une école d’équitation du lac Brome où nous habitions à l’époque.» Le coup de foudre!
«Les chevaux sont tellement sensibles. On dit qu’ils sont le miroir des humains : ils nous renvoient en pleine face ce qu’on projette.»
Cavalia
À 15 ans -mais faisant croire qu’elle en avait 16, Chanel rejoint la troupe Cavalia, spécialisée dans les spectacles équestres. Pendant deux ans, elle y travaille comme palefrenière, veillant aux soins des chevaux de la troupe. «À l’époque, Cavalia avait le plus grand chapiteau de tournée au monde! Avec 70 chevaux… Le déménagement, de ville en ville, prenait un mois à effectuer!» Puis, à 17 ans, elle devient la première et seule Québécoise à l’époque, à être cavalière dans la troupe pour le second spectacle de Cavalia, «Odysseo». «C’était génial!», raconte-t-elle. Pendant quatre ans, c’est la vie de tournée : Montréal, Toronto, Miami, Los Angeles, Boston, etc. «De belles années» pour Chanel. Mais comme elle le dit elle-même «toute bonne et belle chose a une fin», et une blessure au genou interrompt l’aventure Cavalia.
Elle revient au Québec, travaille dans plusieurs écuries comme entraîneure et cavalière avant d’entreprendre un retour aux études. «Mon premier choix était un cours pour devenir technicienne en santé animale. J’ai abouti en littérature!», elle qui a toujours aimé lire et écrire. Baccalauréat, maîtrise puis doctorat (actuellement en cours) tout en dénichant un emploi de professeur de littérature au cégep de St-Hyacinthe.
«La littérature, c’est un langage, un moyen de communication, un art, comme l’équitation peut l’être entre un cavalier et son cheval.»
Tom
Chanel fait la connaissance de Tom Whyld à Sherbrooke : elle, étudiante en littérature à l’université de Sherbrooke, lui, entraîneur de rugby à l’université Bishop’s.
Né en Angleterre, des années à voyager partout dans le monde en tant que joueur de rugby semi-professionnel l’amènent au Canada. Il prend la décision de s’établir au Québec de manière définitive quand il rencontre Chanel.
«Nous nous sommes fiancés le 9 août 2022 à Hills Head, en Angleterre. C’est d’ailleurs de là que nous est venue l’idée du nom de l’écurie: le Solent est l’étendue d’eau devant laquelle Tom m’a demandé de l’épouser.»
Chanel et Tom ont acquis la propriété du 7e rang à St-Félix le 31 décembre 2022 et y ont emménagé en mars 2023. Depuis, les choses se précipitent.
Projet(s) en développement
Étant tous les deux enseignants, Chanel et Tom peuvent profiter de la relâche de l’été pour développer leur projet de dresser, élever et vendre des chevaux. On prévoit agrandir l’écurie qui comprend actuellement quatre boxes. Et quatre paddocks adjacents, des enclos où les chevaux peuvent s’ébattre en liberté, ainsi qu’un grand parc d’entraînement.
«J’aime entraîner les chevaux, participer au débourrage de l’animal. Débourrer un cheval, c’est faire accepter par un cheval qui n’a jamais été monté, la présence de la selle sur son dos, puis d’un cavalier sur la selle!» explique Chanel. «Mais je fais de l’entraînement et des cours d’équitation de tous les niveaux.»
Chanel envisage même un retour à la compétition de dressage. «Il y a différents degrés d’implication. Car c’est très demandant. À un moment donné, ta vie ne tourne qu’autour des chevaux. Quand je parle de chevaux, je parle de chevaux de compétition. Ce sont des chevaux athlètes et à ce titre-là, on doit les traiter comme des athlètes.» Ce qui signifie soins d’athlètes : massothérapeute, ostéopathe, acupuncteur, dentiste, et bien évidemment, maréchal-ferrant.
Chanel est propriétaire depuis une douzaine d’années d’un étalon lusitanien, né au Québec : Gaillac. «Lorsqu’un spécialiste portugais est venu évaluer les chevaux de race lusitanienne au Canada, Gaillac a obtenu la plus haute note à l’époque. C’est un cheval qui a un talent naturel pour le dressage. Il est gentil et curieux, et près de l’humain. Il a su transmettre son caractère à ses poulains qu’il a produit avec plusieurs types de juments, et de différentes races (Lusitanien, Oldenburg, Hanovrien, Frison, Quarter Horse…).»
«Ce ne sont pas les projets qui manquent.» Dont l’organisation de leur mariage prochain. «On se laisse porter par le vent…» conclut Chanel. Bon vent à vous!
Écuries Solent Stables 781, 7e rang, Saint-Félix-de-Kingsey www.ecuriessolent.com