Sur la photo, une vue de Fermont à partir des monts Severson. Source photo : Jocelyn Blanchette.

Un projet d’aire protégée

Éric Cyr, Le Trait d’Union du Nord, Fermont, octobre 2024

À la suite du lancement de l’appel à projets d’aires protégées en territoire public par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) invitant la population et les organismes à proposer des espaces à protéger, un projet de création d’une aire protégée pour les monts Severson et la montagne Daviault a été déposé au Ministère par la MRC de Caniapiscau, le 15 octobre 2024. L’objectif est d’obtenir un statut légal qui vise à préserver ce secteur tout en favorisant sa vocation récréative.

La MRC a reçu à ce jour l’appui de plusieurs résidents de la région favorables à cette action qui ont signé une version manuscrite d’un document témoignant leur intérêt envers la démarche dans le centre commercial du mur-écran de Fermont, du 30 septembre au 5 octobre 2024, et la cueillette de signatures se déroule actuellement en ligne afin d’étoffer le dossier de demande d’aire protégée.

La filiale québécoise de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), un organisme à but non lucratif dédié à la protection de la nature travaille à la diffusion des informations reliées à un réseau d’aires protégées à travers le Québec pour notamment contribuer à assurer la protection à long terme de la forêt boréale, du Grand Nord, du fleuve Saint-Laurent et des écosystèmes qui abritent des espèces menacées. Le diffuseur de cet appel de projets pour le MELCCFP fait valoir qu’il existe des retombées socioéconomiques liées à l’apparition d’une aire protégée : « La création d’aires protégées est souvent mise en opposition avec le développement économique. Pourtant bien que leur objectif principal soit la protection de la biodiversité, elles peuvent être de véritables outils de mise en valeur du territoire tout en offrant plusieurs co-bénéfices pour la santé. » Selon la définition du MELCCFP, une aire protégée vise d’abord la conservation des espèces et de leur variabilité génétique ainsi que le maintien des processus naturels et des écosystèmes qui entretiennent la vie et ses diverses expressions.

La technicienne à l’aménagement du territoire à la MRC de Caniapiscau, Marie-Philippe Côté explique : « Dans le cadre de l’appel à projets du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, pour la création de nouvelles aires protégées au Québec, la MRC dépose une demande afin de protéger les secteurs des monts Daviault et Severson situés en terre publique sur des territoires traditionnels autochtones. Cette demande de protection vient appuyer les actions du plan stratégique 2024-2031 de la Ville de Fermont et les territoires d’intérêt identifiés au schéma d’aménagement de la MRC de Caniapiscau. Elle est demandée, entre autres, dans un but d’assurer l’accès au plein air de proximité avec les sentiers récréatifs qui y sont aménagés, favoriser l’harmonisation des usages et protéger le paysage naturel. Avec cette requête, nous espérons bâtir une belle collaboration avec les acteurs de la communauté dont l’objectif commun sera d’assurer la préservation du milieu environnant dans un contexte de développement durable. »

La porte-parole du comité de citoyens proposant cet ajout local, Martine Cotte, poursuit : « Le Ministère souhaitait connaître les priorités locales, régionales et autochtones en matière de conservation des milieux naturels et nous avons répondu à leur invitation. Jusqu’à présent, un total de près de 600 personnes a démontré son intérêt en signant la demande adressée aux pouvoirs publics et la démarche se poursuit. »

La constitution d’aires protégées contribue au maintien de la diversité biologique et des processus écologiques essentiels à la vie en permettant notamment l’évolution dynamique des espèces sauvages et des écosystèmes essentiels à l’intérieur du processus de la sélection naturelle à l’abri des pressions et des perturbations anthropiques afin de faciliter l’état de conservation de sa biodiversité.

Cette initiative vise l’atteinte de la cible de conservation de 30 % du territoire québécois d’ici 2030.