Scott Stevenson, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, septembre 2024
Pour la nouvelle directrice de Moisson Haut-Saint-François, Nathalie Blais, les femmes professionnelles, comme les femmes en affaires, devront « se débarrasser du syndrome de l’imposteur, de penser qu’on n’est pas assez bien.
« Il faut aller avec ses couleurs, croire en ce qu’on est, savoir s’entourer. Mon équipe c’est mon moteur. »
Mme Blais a pris la relève de la direction à la banque alimentaire régionale en septembre 2023, un poste plein de défis vu l’écart entre le besoin de la population et la quantité de denrées disponible. « On est toujours à 48 heures d’un bris d’offre », a-t-elle dit en parlant de la pénurie de nourriture que les usagers risquent de rencontrer lorsqu’ils arrivent en besoin.
« De semaine en semaine, on vit le stress. À chaque semaine. On se dit : “Est-ce qu’on va pouvoir livrer les boîtes à nos usagers ?” »
Elle parle aussi d’une précarité vécue par les femmes professionnelles et en affaires. Que ce soit à la recherche de revenus par les ventes pour les femmes en affaires ou la course pour du financement dans les organismes communautaires, le travail est souvent caractérisé par de l’instabilité et l’incertitude.
Mme Blais a néanmoins été attirée par son nouveau poste. « La mission m’a amené ici », a-t-elle dit en entrevue plus tôt en septembre. Cette mission de bienfaisance sociale est de « pourvoir aux besoins alimentaires de base des personnes et des familles à faible revenu ou vivant une situation économique difficile », selon le site Internet de Moisson Haut-Saint-François, qui détaille aussi un calendrier de livraisons de leurs produits.
De plus, l’organisme est « un milieu d’accueil, d’écoute et de référence auprès des personnes à faible revenu recourant aux services de l’organisme, qui favorise l’intégration sociale et la mise en mouvement de ces personnes par le biais de différents projets communautaires ».
Environ 450 personnes sont desservies par mois, ce qui représente 2 % de la population, selon Mme Blais. « C’est quand même beaucoup ».
Moisson Haut-Saint-François emploie trois personnes à temps plein, et Nathalie Blais gère aussi entre 5 et 35 bénévoles, dépendamment de l’occasion.
Sa collègue Cynthia Tellier Champagne l’a accompagnée pour l’entrevue et a aussi témoigné des défis d’être femmes en affaires ou femmes professionnelles. Elle travaille pour Moisson Haut-Saint-François depuis un an, comme intervenante. Elle était en affaires auparavant, avec son Studio d’art Shuffle, mais « avait le goût de revenir à la source d’aide. »
« J’avais envie d’être une alliée pour ces personnes », a-t-elle dit.
Elle encourage les femmes professionnelles et en affaires à « oser, agir. Être dans l’action, c’est vraiment des belles forces et c’est un gage de succès ».
« On fait une très belle équipe », ajoute Nathalie Blais, en référant au sport de l’aviron où toutes sont égales et doivent ramer ensemble.
L’équipe de Moisson Haut-Saint-François, ce sont « les femmes de ma vie » pour la directrice générale.