Stuart Main, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, août 2024
Les montagnes, les champs, les granges et surtout les chevaux occupent une place importante dans son œuvre. Il peint dans la nature, et il a la nature dans sa poche.
Je parle à l’artiste Stuart Main à la Galerie d’art Cookshire-Eaton, où lui et ses collègues Chantal Julien et Pauline Boudreau terminent une exposition à trois. Ils peignent ensemble depuis plus ou moins 25 ans.
« Il a un cheval dans sa poche, » plaisante Mme Julien. En effet, « les chevaux ne font pas ce que vous voulez qu’ils fassent. Je trouve qu’il est bien mieux de les inventer, » nous confirme M. Main.
Mais il a toutefois plusieurs années d’expérience à les peindre. Il a récemment fêté son 90e anniversaire et a commencé très tôt en tant qu’artiste.
Quand il avait cinq ans, son père, Cecil, âgé de 29 ans, est décédé de la tuberculose. Stuart avait également la tuberculose, d’abord dans les poumons, puis dans la hanche. « Les médecins ont fusionné mon os de la hanche pour que je puisse marcher, » dit-il en brandissant sa canne.
À cette époque, la tuberculose n’était pas facile à traiter et il a passé huit ans à l’Hôpital de Montréal pour enfants. « J’ai commencé à faire des dessins à l’hôpital parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire. Sans cela, je serais probablement un grand athlète plutôt qu’un artiste médiocre, » dit-il en riant.
Mme Julien se moque. Elle trouve cette affirmation excessivement modeste, comme bien d’autres.
Après une carrière de 30 ans comme illustrateur à Montréal, utilisant un large éventail de styles, Stuart Main a commencé à peindre des paysages en 1975. Un livre de deux pouces d’épaisseur créé par sa fille Wendy en présente une centaine parmi plus de 2 000 œuvres qu’il a peintes. Son travail est disponible en ligne. Artmagazine.ca présente l’art de M. Main parmi celui de seulement cinq artistes. On peut le voir également sur Canadianclassicfineart.com et Galeriedartyvondesgagnes.com.
Principalement peintes en extérieur, à l’huile, ses œuvres mesurent moins de 16 pouces sur 20 pouces, mais sont de stature solide. Son travail au pinceau est habile et pictural, mélangeant les couleurs, sculptant des formes plutôt que dessinant des lignes. Un cheval solitaire constitue souvent un point central dans ses paysages.
Une dizaine de fois par année, il part une journée pour peindre avec Mmes Julien et Boudreau. Ils partent à 9 heures et rentrent chez eux vers 15 h 30. Il a effectué des voyages de peinture dans Charlevoix et dans d’autres régions, mais il fréquente aujourd’hui les montagnes de Stoke.
« Parfois, il faut plus de temps pour trouver un paysage que pour le peindre, » dit-il. « Souvent, nous retournons au même endroit, mais ce n’est jamais pareil. Ce sont des saisons différentes, un éclairage différent, une heure différente dans la journée. »
M. Main est un peintre de toutes les saisons. « Je les aime toutes, » dit-il. « Mais c’est l’hiver la plus facile. »Je lui pose des questions sur la peinture de la verdure. « Tout est si vert ici. Que dois-je peindre ? » Georgia O’Keefe a dit un jour à propos du nord de l’État de New York.
« Oui, mai et juin peuvent être difficiles à peindre, car tout est si vert, » admet-il. « Mais ça simplifie les choses. J’aime le vert. »
Originaire d’East Angus, M. Main revient dans les Cantons-de-l’Est en 1972 avec son épouse Violet Bennett et leurs trois enfants. Ils ont acheté une ferme à Bishopton, où ils vivent toujours, et il continue à peindre. « J’ai eu quelques contretemps en cours de route, » résume-t-il, « mais j’ai été très chanceux toute ma vie. »
Traduction par Lise-Anne Blais