Ayant complété un certificat en littérature jeunesse, Pascale juge particulièrement important d’inculquer le goût et l’amour de la lecture… et de l’écriture. Photo © par Daniel Rancourt.

La classe de Mme Pascale

Daniel Rancourt, Le Félix,  Saint-Félix-de-Kingsey, juin 2024

En cette fin d’année scolaire et à l’orée des vacances d’été, hommage au personnel scolaire et aux enseignantes de St-Félix, personnifié par Pascale Chiasson.

Parcours

Née à Hauterive, mais ayant déménagé dès l’âge d’un an, Pascale Chiasson a grandi et étudié à Drummondville. Après le cégep, elle étudie en biologie à l’Université Laval à Québec. L’été, elle travaille dans des camps de jour : « C’est là que j’ai découvert que j’aimais travailler avec les enfants, » confie-t-elle.

Elle abandonne ses études en biologie pour compléter un baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire à l’Université de Sherbrooke : «Je ne l’ai jamais regretté. Et j’aimais aussi le fait d’enseigner plusieurs matières comme le français et les maths et ne pas être spécialisée en une seule.»

Elle obtient son diplôme en 2006. Son conjoint, ingénieur de formation, obtient un travail à Lévis où Pascale fait de la suppléance dans différentes écoles. Rapidement, le conjoint se déniche un nouvel emploi à Sherbrooke; Pascale effectue alors des remplacements et encore de la suppléance pour le Centre de services scolaire des Chênes de la région de Drummondville. Pascale et son conjoint décident donc de s’établir à mi-chemin entre Drummondville et Sherbrooke : Saint-Félix-de-Kingsey.

«J’ai travaillé dans plusieurs écoles de la région, mais le plus beau de l’histoire c’est qu’en 2013, alors que j’étais 15e sur la liste de rappels, quand on m’a téléphoné pour m’offrir un poste, il ne restait que deux choix : un à Drummondville et l’autre… à St-Félix! J’ai été très chanceuse.» L’école, et la population, de St-Félix ont aussi été gâtées de la recevoir à plein temps!

La classe de Mme Pascale

Au début, elle enseigne aux 3e et 4e années, mais rapidement elle devient l’enseignante des 2e et 3e années.

«Chaque année, il y a une vingtaine de petits êtres humains qui arrivent dans ma classe, et il s’agit de les faire évoluer du mieux que je peux, avec leurs forces et leurs défis. Le bonheur, c’est quand tes élèves ont réussi quelque chose, de voir leur évolution, de voir rayonner les élèves. En tant qu’enseignantes, nous souhaitons leur transmettre le goût de l’école, de l’apprentissage, mais aussi participer à leur bienêtre personnel. Nous voulons les aider à développer leurs habiletés sociales, leur curiosité, leur faire découvrir leurs intérêts et qu’ils deviennent de plus en plus confortables peu importe les situations…

Dans la classe de Mme Pascale, ça bouge beaucoup, c’est très dynamique. «Une période commence avec un enseignement d’une dizaine de minutes, après quoi les élèves passent à l’action, se réunissent en équipe, se consultent et effectuent les travaux d’apprentissage. En enseignement, on ne sait jamais comment la journée va se passer et c’est ce qui rend nos journées uniques : une tempête de neige, une panne de courant ou informatique, il y a des imprévus de toutes sortes. Il faut savoir se “revirer sur un dix cennes” comme on dit…»

La discipline? «Le secret, c’est le mois de septembre! C’est là où tout se joue : développer notre lien avec les élèves, énoncer des consignes claires et apprendre à connaître les goûts et les limites de chacun. La bienveillance, c’est toujours gagnant avec les élèves.»

Les parents? «Nous sommes choyés à St-Félix. Les parents s’impliquent, s’intéressent à la vie scolaire de leurs enfants, font du bénévolat lors des activités, nous apportent de nouvelles idées. Nous avons de belles relations avec les parents, une belle collaboration.»

Digne de mention : Pascale Chiasson est elle-même mère de trois enfants de 8, 13 et 15 ans qui ont tous été ses élèves à l’école St-Félix!

L’équipe
«Je ne suis pas seule là-dedans. L’équipe de l’école de St-Félix, les professeures, la direction, les spécialistes, tout le personnel de soutien, du service de garde et professionnel, nous sommes une famille tissée serrée soudée. Tout le monde s’implique beaucoup pour la réussite scolaire, mais aussi la réussite humaine ou sociale, de nos élèves.»

«À l’école de St-Félix, c’est très motivant. Le travail d’équipe est remarquable. Nous nous rencontrons régulièrement. Pour assurer la continuité de l’apprentissage, nous arrimons présentement tout le programme de lecture de la 1re à la 6e année. Viendra ensuite l’écriture, les maths, etc. Mes collègues du préscolaire travaillent aussi très fort pour que l’entrée dans le monde scolaire soit une réussite chez les plus jeunes.»

Ayant complété un certificat en littérature jeunesse, Pascale juge particulièrement important d’inculquer le goût et l’amour de la lecture… et de l’écriture.

«Les livres font partie intégrante de mon enseignement! Mes élèves deviennent des lecteurs et des auteurs à part entière tout au long de l’année. À St-Félix, on a choisi de ne pas donner de devoirs à la maison. Mais nous demandons aux élèves de lire tous les jours… pour en faire des lecteurs pour la vie!»

Pascale s’investit beaucoup dans les activités culturelles (sorties, spectacles, visites, etc.) et le club de course de l’école. Elle accueille et accompagne aussi les jeunes et nouvelles enseignantes et les suppléantes qui arrivent à St-Félix.

«Je suis toujours à l’affût des pratiques pédagogiques efficaces en participant à des formations, des congrès ou des colloques,» partageant et transmettant au retour ces informations avec toutes ses collègues.

«Je ne changerais pas d’école. Puis, demeurer à St-Félix, en milieu rural, c’est apaisant d’être à la maison, en campagne. Après 18 ans, j’ai toujours la flamme! Je me sens toujours sur mon “X”, à ma place. Et je continuerai d’enseigner aussi longtemps que j’aurai cette flamme!» conclut-elle. Merci Mme Pascale!