Catherine Bouffard, Le Reflet du canton de Lingwick, avril-mai 2024
Dans le journal de février-mars 2024, à la rubrique La vie au conseil municipal de M.Marcel Langlois, nous pouvons lire qu’une politique relative aux OBNL, présentée par un avocat, avait reçu un accueil glacial en février 2023. À la fin de cette rencontre d’information, un conseiller nous avait demandé si nous voulions être tenus au courant de la suite de cette démarche. Nous avions tous répondu « Oui », croyant qu’on nous reviendrait là-dessus. Ce n’était que des paroles destinées à nous endormir, à nous étourdir, pour nous bâillonner, pour nous contrôler !
Cette même politique, juste un peu modifiée, a été adoptée par la majorité du conseil, à la séance du conseil municipal du 5 février 2024. Mme Suzanne Jutras, conseillère, s’est inscrite en dissidence pour manque de transparence de la part des autres membres du conseil et par délicatesse pour les organismes. Les bénévoles ne sont pas écoutés. Nous ne sommes pas respectés.
Dans ce même article de M. Langlois, nous pouvons lire que « C’est pour protéger le Conseil », « C’est pour protéger les conseillers ». Les protéger de quoi ? Est-ce que c’est rendu que certains membres du conseil municipal ont peur des citoyens, des bénévoles ?
Ce n’est pas tout !
Le 28 février 2024, une autre rencontre en lien avec cette politique des OBNL est planifiée par le Conseil. Alors qu’en 2023, tous les bénévoles des organismes étaient invités à la rencontre d’information, en 2024, ce ne sont que les présidents(tes) et les secrétaires qui sont invités. On nous attend à l’entrée de la salle du conseil, avec une liste : de quel organisme êtes-vous ? Et quel est votre rôle dans cet organisme ? Seulement deux lignes par organisme, l’une pour la présidence et l’autre pour le secrétariat. Mais quel contrôle ! Et surtout que Lingwick n’est pas une grande ville ! Tous les bénévoles se connaissent. Je me demande bien à quoi peut leur servir cette liste ?
À cette réunion, des bénévoles expriment de nouveau leur mécontentement, leur désaccord envers une politique abusive, intrusive, contraignante. On ose nous dire que cette politique est minimaliste. Que c’est le minimum qu’ils doivent nous demander !
Le formulaire de demande contient au moins trois pages (format 8.5 x14 pouces) ! Et tout ça pour une demande de 250 $ et/ou d’un bout de terrain municipal. L’ancien formulaire faisait à peine 3/4 d’une page. Je constate que la plupart des membres du conseil ne démontrent aucune ouverture à modifier quoi que ce soit. Ils ne peuvent même pas nous dire sur quel article de loi est basée cette politique.
Dans cette politique, il y est même écrit que la municipalité désire consolider (rendre plus solide) le partenariat déjà existant entre la municipalité et son milieu. Je ne sais pas, mais il me semble que ce n’est pas en nous enfonçant une politique dans la gorge, contre notre gré, qu’il y aura consolidation de notre partenariat ! Je ne sens pas que la majorité de ce conseil municipal désire collaborer avec les citoyens, les bénévoles et les organismes. De plus, j’ai l’impression que l’on ne nous dit pas tout. Il y a un manque flagrant de transparence.
Lingwick et sa réputation se sont construites par les milliers, voire les centaines de milliers d’heures de bénévolat sur des décennies. Ces bénévoles sont peut-être un parent, un voisin, une voisine. Alors, vous qui avez adopté cette politique n’avez aucun respect pour nous et nos prédécesseurs.
Cette politique est une atteinte aux bénévoles actuels, et un affront aux bénévoles qui nous ont précédés. C’est ne pas reconnaître la force du bénévolat. C’est nous dénigrer.
Si les bénévoles étaient syndiqués
- Ils seraient tous sur le bord de la route 108, en face du centre communautaire, à crier haut et fort, pancarte à la main : « Refusons d’être bâillonnés ! »;
- Ils ne feraient plus aucune activité; – Ils exigeraient des rencontres de négociation et de la transparence;
- Ils revendiqueraient d’être appréciés à leur juste valeur;
- Ils demanderaient possiblement la démission du maire.
Bénévoles, nous devons nous tenir, nous soutenir. Faisons Front commun pour nous défendre, car on est en train de se faire organiser !
Qu’est-ce que ce conseil va essayer de nous passer la prochaine fois ?
J’ai perdu confiance en ce conseil municipal. J’ai perdu confiance en sa capacité et en son désir de vraiment collaborer avec les citoyens, les bénévoles et les organismes. Une faille s’est créée durant cette année de tumulte entre le conseil municipal et les organismes communautaires de Lingwick.
J’ai le canton à cœur, mais je n’ai plus le cœur à faire du bénévolat dans mon canton.