Roger Lafrance, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, janvier 2024
Le projet Biophilia, qui devrait voir le jour près du Centre des arts Juliette-Lassonde, est bien accueilli dans le milieu communautaire qui s’intéresse à la présente crise du logement.
« Ça ne règle pas la crise du logement, a indiqué en entrevue Simon Proulx, directeur général de la Corporation de développement communautaire des Maskoutains. Mais c’est un pas dans la bonne direction. »
Rappelons que l’organisme Interloge a annoncé qu’il projetait la construction de 178 unités de logements, en collaboration avec l’entreprise maskoutaine Biophilia. Contrairement au projet précédent qui ne prévoyait que 30% de logements abordables, le nouveau projet sera totalement dédié à ce type de logements, grâce à une aide financière de 14,9 millions de $ de la Ville de Saint-Hyacinthe et à un financement impliquant le gouvernement du Québec et le mouvement Desjardins.
« Dans le projet précédent, on parlait d’une construction qui comprenait 30% de logements abordables, relève M. Proulx. Avec un projet où 100% des logements seront abordables, ça change tout. »
Dans son communiqué rendu public en décembre, Interloge garantit que les loyers seront abordables à long terme puisqu’il est un organisme à but non lucratif. Il est aussi ouvert à ce que certains logements permettent à leurs résidents de recevoir le Supplément au loyer, ce qui leur permettrait de payer le même prix qu’en HLM.
Simon Proulx, directeur général de la CDC voit d’un bon œil le projet Biophilia au centre-ville : « Avec un projet où 100 % des logements seront abordables, ça change tout. » Photo : CDC des Maskoutains
l’ouverture d’Interloge face au milieu, notamment en participant aux consultations publiques sur le projet, tout comme le cheminement fait par l’administration municipale. La crise du logement à Saint-Hyacinthe n’est pas liée à la pénurie de logements sur le territoire, mais bien davantage au manque de logements abordables, rappelle-t-il.
« C’est un projet dont Saint-Hyacinthe peut être fier parce qu’il mise sur du logement abordable à 100%, a-t-il mentionné. C’est certainement une formule qui devrait être reproduite ailleurs au Québec pour contrer la crise du logement. »
Qui est Interloge?
Interloge est un organisme d’économie sociale créé en 1978 à Montréal. Sa mission est justement de fournir des logements sociaux et abordables de qualité aux ménages à revenus modestes.
Au cours de ses premières années d’existence, l’organisme a acquis de nombreux immeubles de l’arrondissement de Ville-Marie afin de les rénover et de les confier à des coopératives d’habitation ou à des organismes à but non lucratif. Par la suite, Interloge s’est consacré à la gestion d’immeubles et à la réalisation de projets de construction.
Aujourd’hui, l’organisme gère un ensemble de 57 immeubles comprenant 925 logements et 29 locaux non résidentiels destinés principalement à des organismes communautaires. Ses logements se répartissent à part égale entre logements sociaux et abordables.
Ses immeubles se retrouvent dans plusieurs secteurs de Montréal. Le projet Biophilia n’est pas son premier en région puisqu’Interloge a réalisé la construction d’un immeuble de 40 logements abordables à Saint-Adèle.
Photo: Biophilia Développement Durable