Acheter local, vraiment,?.!.

Michel T, Échos Montréal, Montréal, novembre 2023

Beaucoup de Québécois, la main sur le cœur, disent qu’il est important d’acheter local et d’encourager les petits commerces de quartier. En fait, ce sont 92% des Québécois qui déclarent ainsi adorer ces commerces de proximité et ces services indépendants des grands conglomérats commerciaux.

Mais dans la réalité, il semble que ce ne sont que de belles paroles en l’air car les chiffres tendent à démontrer une réalité tout autre. En effet, selon les données compilées par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), il appert que 87% des consommateurs font quotidiennement leurs emplettes dans les grands magasins et chaînes commerciales, ne laissant qu’un maigre 13% des consommateurs pour encourager le local.

Ce constat triste indique le peu de sensibilité réelle des consommateurs pour les commerces de quartiers, alors qu’on continue à enrichir des puissantes et richissimes multinationales dont les profits indécents ne s’embarrassent jamais de principes, promptes à la collusion et au gonflement artificiel des prix (ce qui ultimement a aussi un impact direct sur les commerces de détail qui doivent augmenter leurs propres tarifs et diminuer leur déjà maigre marge de profits). Or, les conglomérats contriburaient en moyenne 6 fois moins à l’économie que les petits détaillants, d’après le vice-président du FCEI, François Vincent. En effet, même si les multinationales du commerce s’affairent ponctuellement à se donner artificiellement une belle image en supportant de temps en cause une cause humanitaire, ce sont en fait surtout les petits commerces qui soutiennent le plus activement diverses associations caritatives, notamment dans une optique Made in Québec. Bref, au final, ça ne suffit pas d’exprimer son attachement à la cause locale, il faut que les bottines suivent les babines, et c’est dans une action collective de sensibilisation et de mise en pratique qu’il faut adopter le commerce de proximité (tout comme les médias locaux d’ailleurs). Faute de quoi, beaucoup de petits commerces de proximité (et de sources d’information citoyenne) vont continuer de disparaître.