Hyman Weisbord pose fièrement dans le potager qu’il cultive derrière sa maison. Avec raison d’ailleurs, car il a bel et bien le pouce vert.– Photo : Normand Gosselin

Hyman Weisbord, l’homme qui marche en dehors des sentiers battus

Normand Gosselin, Journal des citoyens, Prévost,
septembre 2023

L’homme qui marche en dehors des sentiers battus, un genre d’électron libre, est d’abord et avant tout un homme d’affaires, mais aussi un homme conscient de la nécessité de participer activement à la communauté. Alors qu’il pourrait être à la retraite depuis 10 ou 15 ans, Hyman Weisbord travaille de 15 à 20 heures par semaine et donne généreusement de son temps à des organismes sans but lucratif.

Après avoir obtenu une maîtrise en communication à l’Université McGill, il a tenté l’expérience d’être un employé, même un fonctionnaire. Quiconque connaît un tant soit peu l’homme ne peut d’aucune façon s’imaginer qu’il puisse « fonctionner » pour l’État. Un an et demi au service du Canada à Ottawa, il revenait à Montréal et dans les Laurentides pour chaque fin de semaine. Ses patrons et lui ont rapidement constaté qu’il n’était surtout pas fait pour avoir un « boss ». Il s’est lancé en affaires, donc a eu une multitude de « boss », ses clients.

Recherchant un secteur propice au développement, il a vite conclu que les touristes visitant le Québec aiment bien rapporter du sirop d’érable chez eux. Il a commencé à acheter du sirop d’érable, à l’embouteiller, et à le distribuer. Il a fait ses classes, a connu certains échecs qui sont devenus pour lui des expériences d’apprentissage, a décroché un permis de classification du sirop, puis a perfectionné son embouteillage, ce qui lui a permis de vendre son produit à la grandeur du Canada et même d’en exporter.

Conscient, par sa formation universitaire, de la nécessité de bien communiquer, il a publié un livret sur le sirop d’érable en français, en anglais, en espagnol, en japonais, en allemand et en italien. De fil en aiguille, il a développé son entreprise en ajoutant des confitures et des marmelades maison, jusqu’à créer l’entreprise Au printemps, qui a employé des centaines de personnes à Prévost. Sa haute considération pour ses employés l’a poussé à faire installer de la climatisation dans l’espace de travail bien avant d’en faire autant dans les bureaux.

Lors de son divorce, au début du XXIe siècle, c’est la mère de ses enfants qui a conservé l’entreprise, qui a fonctionné pendant une douzaine d’années par la suite. Hyman s’est retourné et a créé une entreprise œuvrant dans les épices, une entreprise qu’il a vendue à Smoke quelques années plus tard.

Il est encore actif en affaires à Prévost, étant copropriétaire du Faubourg de la station, à Prévost, en partenariat avec la mère de ses enfants. Il a transformé un motel vieillit en un centre de restauration des plus agréables et l’a même fait agrandir il y a quelques années.

Toujours à l’affût de l’originalité et des idées progressistes, il a construit une maison à dôme à Saint-Hippolyte, où son épouse et lui ont élevé leurs enfants. Ce dôme, coiffé d’un puits de lumière, s’élève à plus de 20 pieds, ce qui confère à la pièce centrale un cachet bien particulier, où il habite maintenant avec sa deuxième conjointe, Kathleen. Cette dernière rencontrée au hasard à Cuba, où il séjournait en vacances avec sa fille alors ado il y a une vingtaine d’années. Kathleen, une résidente de la Rive-Sud de Montréal, était alors une analyste de risques dans une institution financière. Elle a certainement bien fait ses calculs de risques, puisqu’ils sont toujours ensemble depuis !

Le secteur qu’il habite a un nom officiel, en fait un nom de localité, qui fut développé par son grand-père, le Weisbord Acres, le long du chemin du lac Morency. La famille y possède quatre chalets dont il s’occupe, qu’il entretient et administre.

Là où l’électron libre prend toute son ampleur, c’est lorsqu’il s’agit de remettre à la communauté, ce que son père et son grand-père lui ont enseigné et ce sur quoi ils ont insisté. C’est entré dans la nature de Hyman, dont les services ont bénéficié à Prévost et à la région. Bien que souvent les gens à l’aise financièrement ne sont pas portés à tendre la main aux plus démunis, Hyman a consacré 12 ans de bénévolat à la Maison d’entraide de Prévost, en siégeant au conseil d’administration. Il a bien connu la Maison à l’époque de son édifice trop étroit sur la rue Victor, puis les négociations pour acquérir l’ancienne école primaire de la rue Shaw, et les rénovations qui y ont été nécessaires. Avant de laisser son siège, il s’est assuré de convaincre les plus jeunes, incluant des gens d’affaires, de consacrer du temps à cette œuvre indispensable.

Mais ce n’est pas tout. Il a consacré plus de deux ans de bénévolat auprès de l’hôpital de Saint-Jérôme, qui porte aussi le nom d’Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme. Pour compléter le portrait de son bénévolat, il siège au Regroupement des associations de lacs de Saint-Hippolyte. Ce groupe de pression consacre beaucoup d’efforts à résister aux développements tous azimuts des dizaines de lacs aux alentours.

Hyman Weisbord, un homme qui a pleinement confiance en ses moyens et qui utilise cet attribut à bon escient. Ce surplus de confiance, il le partage à qui veut bien l’écouter, question de bien remettre au suivant.