Chantal Ouellet, L’Événement, Scotstown/Hampden, avril 2023
Née le 18 septembre 1944, elle est la 2è d’une famille de 3 filles.Son père Wilfrid-Keith Gordon, mieux connu sous le surnom de Bill ou W.K., écossais d’origine, est arrivé d’Ontario avec son frère et son père pour travailler la pierre à la Scotstown Granite Company. Quand l’entreprise ferme, M. Gordon trouve un emploi dans la construction des ponts et autres structures du genre pour une entreprise de Montréal: il est nommé surintendant et est appelé à se déplacer en dehors de la province vers Terre-Neuve, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick. D’ailleurs, pour adoucir l’ennui, la famille le rejoint tous les étés de la fin des classes au début de l’année scolaire suivante. Ils habitent dans des petits chalets sans commodités loués pour la saison.
Sa mère Catherine-Margret MacLennan est enseignante au High School de Scotstown (aujourd’hui l’hôtel de ville) avant d’en devenir la directrice. Le grand-père de Catherine John MacLennan est arrivé directement d’Écosse à Scotstown. Il s’établit et fonde sa famille sur la terre qui jouxte le réservoir municipal, et le père de Mme Gordon, Angus travaille à La Guelph Cask Company comme responsable de la chaufferie. Lorsque Joan était petite, elle accompagnait souvent son grand-père dans sa dernière ronde du soir.
Joan complète ses études primaires à Scotstown ainsi que ses 8è et 9è secondaires; elle poursuivra ses 9è et 10è années à la Pope Memorial School de Bury. Ensuite, elle ira se spécialiser en coiffure à Toronto à la Paul-Pogue Beauty School. Elle habitera chez une tante tout le temps de son parcours, soit 1800 heures ou 1 an environ.
Retour dans le temps
L’école occupait une bonne partie de la journée mais on avait droit à du temps libre en soirée et les fins de semaine. Comme nous étions un groupe d’une dizaine d’enfants juste dans la rue Coleman, où on habitait, nous n’avions pas à aller très loin pour partager nos jeux (cachette, kick la canne, patinage, glissade en bobsleigh, etc. Vers l’âge d’une douzaine d’années et jusqu’à 16-17 ans, Joan joint la ligue de hockey féminine de Scotstown et joue à l’aile droite. Chaque saison les compétitions avaient lieu contre les équipes de Cookshire, Bury et Sawyerville: beaucoup de plaisir au rendez-vous! Elle joue aussi dans les équipes de basketball et de volleyball au gymnase du High School. Va pour le sport…
Le côté culturel sera comblé par les sorties au cinéma (Théâtre de Scotstown) et les soirées de danses au Town Hall de Scotstown ou à la salle Jean-Paul ou au Baitly’s Pond de Bury. Et parfois, on se payait un petit lunch au restaurant du coin.
Vie professionnelle, familiale et sociale
Son diplôme en poche,elle revient au Québec pour travailler dans son domaine. Elle est engagée dans un salon de Pointe-Claire. Mais surprise! Pour avoir l’équivalent de son diplôme ontarien au Québec, elle doit suivre des cours supplémentaires pour obtenir son grade d’apprentie puis ses cartes B et A. Elle se plie donc à ces exigences et détient dorénavant tout ce qu’il faut pour professer en plus de pouvoir ouvrir son propre salon! Elle passera quand même 11 années avec cet employeur (son premier et son dernier).
Montréal sera aussi l’occasion de partager des loyers avec d’autres filles, de sortir et éventuellement de rencontrer son futur mari Louis Allaire (le beau Louis que toutes les filles convoitaient) petit gars de Scotstown qui avait aussi émigré à Montréal pour travailler. Ils se fréquentent quelques temps et convolent en justes noces à Scotstown à l’église presbytérienne St-Paul et retournent aussitôt à Montréal.
Comme ils ont l’idée de fonder une famille, Louis ne voit pas d’un très bon oeil le fait d’élever des enfants en ville: la femme qui travaille, les gardiennes qui se succèdent et l’insécurité de la ville (il n’est pas encore père et il est déjà papa-poule). Il suggère donc à sa femme de regagner la campagne: elle dit oui à condition de continuer de travailler car elle aime ce qu’elle fait et est plutôt indépendante…
En 1971 donc, ils reviennent à Scotstown pour s’y établir définitivement: ils achètent le presbytère au 125 rue Coleman où Joan pourra installer son salon et Louis achète le garage Morrisson en face du bureau de poste.
Joan accouchera d’un beau garçon “Steeve” le et années plus tard d’une adorable petite fille “Sandy”. Elle s’occupera de ses enfants tout en tenant salon 5 jours semaines et 4 soirs pendant plus de ans. Et diminue le rythme par la suite à raison de jours semaine.
Stratégiquement bien placé au travail, en plein cœur du village, Louis est heureux: dans la quiétude et la sécurité de la campagne il peut voir en tout temps les allées et venues de sa progéniture!
En plus de son travail et l’éducation de ses enfants, Joan s’implique dans son milieu à l’école primaire comme parent (rencontres et activités de financement entre autres) et dans le corps de cadets 2907 de La Patrie-Scotstown car ses enfants y sont enrôlés.
Fidèle presbytérienne, elle participe activement aux activités de la communauté par l’intermédiaire du Ladies Circle (soupers communautaires, goûters aux funérailles ou autres occasions, et diverses rencontres). Elle apporte son aide aux personnes dans le besoin: pour des rendez-vous médicaux, des visites à domicile, des téléphones bienfaisants ou tout autre besoin ponctuel.
Elle adore le golf qu’elle pratique pendant plusieurs années à Bury et voyage aussi avec son mari: ils se promènent d’est en ouest au Canada et dans plusieurs états des États-Unis dont la Floride, le Mississippi où travaille leur fils, la Nouvelle-Orléans, le New-Hampshire, le Maine (Wells et Kennebunkport) et le Massachusett (la belle ville de Boston entre autres).
Fière écossaise, elle porte le kilt des Gordon dans les occasions spéciales: les défilés, les fêtes anniversaires (125è de Scotstown), le Ceilidh… et arbore les insignes des clans Gordon et MacLennan devant sa propriété. Elle prend aussi grand plaisir à étayer ou corriger l’information sur l’histoire de Scotstown (immeubles, personnages, vie sociale…) lorsqu’on la consulte.
Veuve depuis peu, elle a fermé son salon de coiffure en juillet 2022 après l’avoir opéré pendant 60 belles années. Maintenant, elle consacre le plus grand de son temps à ses enfants et ses 2 petits-enfants issus de Sandy. Elle rénove enfin son intérieur car Louis n’en voyait pas la nécessité, elle débarrasse les effets inutiles, elle entretient l’intérieur et l’extérieur de la propriété: comme elle a une excellente santé, elle a bien l’intention d’y habiter encore plusieurs années. Comme elle le dit si bien: “pas question d’aller vivre en ville dans un appartement”. Elle rencontre des amis à Bury et à Bulwer pour des parties de cartes et des soupers. Et elle prend des marches au village, ce qui lui permet de rencontrer des nouveaux résidents!!!
Joan, nous te souhaitons beaucoup de bonheur avec les tiens et nous souhaitons aussi que tu restes parmi nous encore plusieurs années! Tu fais partie de notre mémoire collective!!!