L’impact environnemental des sentiers de vélo de montagne clandestins

Oriana Barkham, L’Écho de Cantley, février 2023

En 2022, AJ Strawson, alors directeur exécutif de la section canadienne de l’International Bike Association, a déclaré : « Même si les constructeurs de sentiers clandestins construisent un sentier extraordinaire, c’est à 100 % certain qu’ils causent des dommages. » (Traduction libre). Il a dit qu’il y a trois types de constructeurs de sentiers clandestins : les ignorants, ceux qui essaient de faire ce qu’il faut mais n’y parviennent pas, et enfin ceux qui connaissent les règlements mais choisissent de les ignorer. À Cantley, quel type de constructeurs de sentiers clandestins avons-nous?

L’aménagement de sentiers non autorisés de vélo de montagne est un problème croissant auquel sont confrontés Cantley et ailleurs. Des terrains privés et publics, des parcs et des zones de conservation ont été violés par ces sentiers illégaux et destructeurs de l’environnement. Le don écologique Ginns, le seul jamais offert à Cantley (en 2018) à des fins de conservation de l’environnement dans le cadre du Programme des dons écologiques d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a déjà été violé par des constructeurs de sentiers illégaux. À partir de l’automne 2021, plusieurs kilomètres de sentiers clandestins ont été créés sur des terrains classifiés comme écosensibles par le Québec et ECCC. C’était et c’est toujours illégal. Le Canada, le Québec, et certaines municipalités tentent de créer de plus en plus de zones de conservation environnementale. Mais certains passionnés de vélo qui circulent sur des sentiers clandestins détruisent ce que beaucoup de personnes essaient de préserver. Ils ne semblent pas comprendre l’importance de la conservation. Une forêt préservée par d’autres semble être considérée par ces personnes égoïstes (ou ignorantes ?) simplement comme un endroit à exploiter.

Les sentiers cyclables provoquent l’érosion, le compactage du sol et des racines, endommagent les zones humides et favorisent les espèces envahissantes. La perte de végétation peut atteindre 100 % dans les deux premières semaines d’activité sur les sentiers cyclables. Les vélos qui se déplacent rapidement blessent ou tuent de nombreux insectes, reptiles et autres animaux. Ces sentiers perturbent les espèces animales et aviaires, modifiant à jamais leur habitat. Une grande partie de la faune ne reviendra jamais dans ces zones. L’objectif d’un don écologique est de conserver le terrain, ainsi que la faune et la flore qu’elle abrite, à perpétuité. Les dons écologiques sont uniques et merveilleux. Ils sont également utiles pour les politiciens, comme le ministre fédéral de l’Environnement Steven Guilbeault, qui s’efforcent honnêtement de protéger 30 % du territoire canadien à des fins de conservation environnementale. Les dons écologiques devraient être désignés des zones de conservation environnementale sur les plans d’urbanisme. La raison d’être de ces terrains est l’éducation, l’étude scientifique et surtout la préservation pour les générations futures d’une biodiversité qui disparaît trop rapidement. L’aménagement de sentiers de vélo de montagne légaux, que ça soit ici au Québec ou ailleurs, fait l’objet de normes très strictes afin précisément de contrôler l’érosion des sols, éviter la contamination des sources d’eau, protéger la faune et la flore et éviter la dégradation de l’environnement sous toutes ses formes. Malheureusement, de nombreux constructeurs de sentiers pour vélo de montagne ne respectent pas ces règles strictes.

Il sera toujours illégal d’utiliser des vélos ou de créer des sentiers cyclables sur notre précieuse, rare zone de conservation : le don écologique Ginns.