Adya Vallée, Ski-se-Dit, Val-David, Décembre 2022
Virginie Mineault a choisi de consacrer ses études universitaires aux sciences de l’environnement et à la pédagogie Waldorf. Elle continue présentement son doctorat. Le cœur de son travail se situe dans le domaine de l’éducation relative à l’environnement (ERE). Il s’agit d’une dimension de l’éducation qui contribue à la construction de notre rapport à l’environnement, aux autres humains et à nousmêmes. C’est au sein du Club Nature Aventure des Laurentides, situé à Val-Morin, qu’elle œuvre comme facilitatrice et où elle a le privilège d’être émerveillée chaque jour. Laissons-nous inspirer par ce qu’elle partage avec nous de son expérience.
Au sujet de la connexion avec notre environnement, Virginie Mineault nous propose de nous laisser émerveiller dans la simplicité : « Durant les dix dernières années de ma vie, j’ai été appelée à redécouvrir mon rapport au monde à travers les saisons québécoises. Quel privilège de me transformer doucement grâce à cette immersion en forêt entourée de mes enseignants –la forêt et les enfants! Chaque matin, s’offrir un moment pour suivre ce qui attire notre œil ou notre cœur, que ce soit pour 5 minutes ou une heure. Laisser place à sa curiosité naturelle, au risque de rejoindre l’appel de la nature. Que ce soit une neige particulièrement collante, le chant d’un oiseau, la chaleur de la boue sur ses mains, un dessin tracé au charbon refroidi, une généreuse récolte d’eau de pluie… » Les enfants n’hésitent pas à aller à la rencontre de ces éléments qui nous entourent et qui ont tant à nous offrir, nous rappelle-t-elle. « Je me laisse donc entrer dans cette danse, laissant de côté une autre partie de moi qui trouverait cela un peu arbitraire. »
Elle nous rappelle que c’est également en étant si bien entourés que notre rapport aux autres évolue. « La forêt nous accueille et nous inspire à jouer et à créer – des jeux symboliques, soit de rôles ou de l’art éphémère. Plus on devient un joueur habile et expérimenté, plus on développe la capacité de voir le monde sous différentes perspectives, évoque-t-elle. Avec cette ouverture d’esprit, on ressent mieux la beauté des différences et la richesse de la diversité, que ce soit de genre, culturelle et même interespèce. »
À force de s’imprégner de ces enseignements, elle a même pu en vivre une métamorphose. « J’ai pris confiance en mon besoin de simplement être au lieu de faire en tant qu’individu, dit-elle. La forêt m’accompagne à laisser place à mon intuition et à nourrir ce souhait de connexion comme une grande libération qui s’installe en moi ainsi qu’un sentiment de contribution à quelque chose de plus grand que soi-même. C’est pourquoi j’aspire à offrir aux enfants un lieu d’exploration et de transformation où l’imagination et l’émerveillement sont si précieux! »
En espérant avoir fait vibrer l’enfant en vous, à travers les trois sphères de la connexion à la nature –avec l’environnement, avec autrui et avec soi-même.