La maison des jeunes de Sainte-Adèle : Parce qu’ils ont besoin de nous

Suzanne Lapointe et Michel-Pierre Sarrazin, Ski-se-Dit, Val-David, Novembre 2022

 

Marie-Andrée Cyr est une femme d’action. Directrice générale à la Maison des Jeunes de Sainte-Adèle, elle a ce feu sacré qui anime celles et ceux qui savent qu’être là pour les autres est la première et la plus noble des missions. Comme son équipe, elle s’est donné comme objectif d’offrir aux jeunes de 12 à 17 ans une oasis de paix, un espace d’expression personnelle, dans un monde souvent hostile, où les ados ne s’identifient pas toujours et ne sentent pas toujours que leur place est essentielle pour créer la société de demain.

Ce qui attire les ados à la Maison des Jeunes? « Pour eux, explique Madame Cyr, c’est un lieu qui s’organise de manière spontanée. C’est une grande famille qui vit en harmonie. On y respecte des règles simples de courtoisie et d’entraide, de camaraderie véritable : c’est de cette manière que les jeunes se sentent en sécurité. »

« Ici, les jeunes se rencontrent, se reconnaissent entre eux et, souvent, deviennent de véritables amis. Bien sûr, ils sont encadrés par des intervenants toujours présents, mais ici, on ne pose pas de jugement hâtif et on ne s’impose pas. On est là pour eux, quel que soit le problème rencontré. Pour ces jeunes, avoir une oreille attentive face aux nombreux questionnements de l’adolescence et de l’âge adulte est un bien essentiel. La confiance s’établit graduellement et nous les accompagnons dans leurs moments les plus vulnérables. »

« Ces approches se développent à travers les activités offertes, cependant, un jeune préfère parfois laisser les activités de côté et prendre le temps de jaser entre amis ou avec un intervenant. Cela doit faire partie du quotidien de chacun d’avoir du temps pour soi, si on veut cultiver son estime de soi. Ce sont des moments précieux, car c’est là que la confiance en soi et par rapport aux autres s’installe. C’est là que chacun peut se sentir libre de parler de ses projets, de ses inquiétudes, de ses problèmes, qui, le plus souvent, concernent la confiance en soi et les anxiétés normales dans une société hautement compétitive et énergique. Trouver sa place dans cette société en perpétuelle mouvance est un défi considérable pour des jeunes laissés à eux mêmes. Notre mission est d’être un port d’attache pour eux, peu importe leur parcours. »

À la Maison des jeunes, chaque semaine, les intervenants organisent une activité différente. Les groupent se forment spontanément, avec comme objectif pour chacun de développer son habileté à répondre au programme proposé. Naturellement, chaque jeune reçoit un suivi individuel avec un.e intervenant.e avec qui il a des atomes crochus, dans le seul et simple but de s’améliorer. « S’épanouir et devenir un citoyen responsable n’est plus une tâche ingrate mais un objet de valorisation et de réalisation de soi. Telle est notre mission fondamentale », de conclure Marie-Andrée Cyr.

Mais le rôle de la Maison des jeunes ne s’arrête pas là. Depuis quelques années, on y a mis sur pied l’accueil communautaire des jeunes, Le Labyrinthe, qui a comme objectif de soutenir les jeunes adultes de 16 à 25 ans souvent socialement marginalisés et qui se retrouvent dans une situation précaire. Ils sont hébergés temporairement et les intervenants les aident à faire face à leurs difficultés et à trouver des solutions viables pour eux. Cet accompagnement vise à faciliter la réinsertion sociale et propose une option autre que la rue.

Mais personne ne peut vivre uniquement d’amour et d’eau fraîche. Pour soutenir financièrement sa propre mission, la Maison des Jeunes encadre une autre grande organisation d’entraide en agissant comme maître d’œuvre pour la campagne de sécurité routière Opération Nez Rouge.

L’organisme a également participé avec succès, cet automne, à la douzième édition de l’Oktobierfest de Sainte-Adèle. S’entraider, tel est le leitmotiv de la Maison des Jeunes de SainteAdèle. Une mission parfaitement accomplie.