Un Cantléen acueille et aide une famille ukrainienne

Suzanne Brunette Saint-Cyr, L’Écho de Cantley, Octobre 2022

 

Nous avons tous un rôle à jouer lors d’élections. Cet engagement du citoyen est la pierre angulaire sur laquelle repose notre démocratie. Même ceux qui se désintéressent totalement de la politique doivent prendre conscience de la menace de la désinformation et des faussetés pour notre démocratie.

Propagande : n’est pas un vilain mot

Dans sa forme la plus pure, la propagande est un outil utile, utilisé pour persuader les citoyens d’adopter le comportement souhaité. Les philosophes anciens, Platon, Aristote et Socrate, le considéraient comme un moyen d’atteindre les masses, grâce à leurs pouvoirs de rhétorique passionnée pour influencer l’opinion publique. Loin d’être un art sombre, son utilisation était guidée par un principe général : la VÉRITÉ.

Le désir de diffuser ou de propager l’information n’est pas un concept facile à expliquer. Les universitaires ont encore du mal à se mettre d’accord sur une définition. Randal Marlin, professeur à l’Université Carleton, y arrive bien dans son livre Propaganda & the ethics of persuasion.

Propagande = La tentative organisée par la communication d’affecter la croyance ou l’action ou d’inculquer des attitudes à un large public d’une manière qui contourne ou supprime le jugement adéquatement éclairé, rationnel et réfléchi d’un individu.

Les élections libèrent habituellement les gens opiniâtres

Nos élections provinciales ne sont pas différentes. Seule l’époque change. Dans le passé, les gens envoyaient des lettres d’opinion à l’éditeur, exprimaient sérieusement des convictions politiques et incitaient les gens partageant les mêmes idées à suivre leur exemple. Ces opinions étaient communiquées et argumentées poliment en société civile. Ce n’est malheureusement plus le cas. Durant la campagne électorale, les électeurs ont amplement eu le temps de se forger une opinion à propos du groupe de candidats sur la scène politique québécoise. Nouvellement libérés des mesures de santé publique de la pandémie, les « opiniâtres » ne manquent plus de cette composante essentielle dans leur quête de domination mondiale : un public.

Maintenant libérés de leurs chaînes, ces individus se sentent libres d’exprimer leurs opinions en public – et à haute voix, aussi fréquemment et avec ferveur que possible. Les lieux préférés sont les épiceries, les files d’attente des bureaux de poste et les cafés. Nous les avons tous vus, désireux de faire profiter les spectateurs sans méfiance de leurs importants et judicieux points de vue (alors que nous nous éloignons dans la direction opposée, serrant notre latté de lait d’avoine).

 

Experts instantanés

Toujours me méfier des personnes qui introduisent leurs opinions par « J’ai lu… », e s t d e v e n u l ’ u n d e m e s mécanismes de survie dans le monde ouvertement opiniâtre d’aujourd’hui.

Une compréhension superficielle de questions extrêmement complexes soulevées lors d’une campagne électorale constitue un danger. Les habiletés de base de la compréhension de l’écrit ne font pas un expert. Sachez-le ! Utiliser la Force Inquiet de devenir la proie de l’excès de propagande ? Faites confiance à votre instinct. Si vous lisez un blogue ou un article et ressentez une succession de réponses émotionnelles, il s’agit d’un signe certain que vos émotions s’opposent à votre logique et à votre raisonnement. Cela signale généralement l’œuvre de maîtres manipulateurs hautement qualifiés. La capacité de détecter leurs tactiques de référence constitue un moyen de défense. Surveillez les signes révélateurs selon lesquels vous vous faites berner (ou passer un sapin).

Sept tactiques classiques que les propagandistes utilisent :

  1. Diviser et conquérir : les propagandistes savent qu’ils doivent créer un « NOUS » et un « EUX ». Les injures sont enfantines, mais loin d’être bénignes. Ils utilisent des étiquettes désobligeantes (qui ont tendance à coller, quelle que soit la complexité de la prémisse) pour détruire une cible ou constituer un allié. En associant la cible à un nom, un titre ou une désignation négative, la division est créée et exploitée. Les partisans sont ensuite encouragés à adopter des termes incendiaires comme libéraux radicaux pour décrire les opposants, en plantant des graines qui prennent rapidement racine et favorisent la division.
  2. Pointes de généralités brillantes : Plutôt que d’utiliser une approche stratégique et ciblée de la désinformation, les généralités brillantes sont saupoudrées de mensonges chargés de chevrotine. L’imprécision délibérée est conçue pour avoir un effet sur le plus large public possible. La confiance dans des phrases ou des mots mal définis, souvent chargés émotionnellement, s’appuie sur le bienfondé d’idées préconçues, d’expériences et d’idées que chacun de nous possède. Celles-ci créent le sentiment que nous sommes tous faits de la même étoffe et offrent aux mesures aberrantes ce sentiment d’appartenance que plusieurs recherchent.
  3. Transfert de pouvoir indirect : S’appuyer sur la garantie de la marque associée aux symboles du pouvoir de notre société est une stratégie commune utilisée par les spécialistes de l’art de la propagande. Ils visent à faire une association (réelle ou implicite) avec ces symboles comme moyen d’augmenter leur crédibilité auprès des partisans. Le transfert subtil de crédibilité se traduit par le fait que le destinataire hérite des idées, du respect et de l’autorité du symbole approprié (et souvent détourné).
  4. Le témoignage : Nous avons tous acheté des produits vendus par un acteur ou un athlète d’élite. Pourquoi ? Le pouvoir du témoignage en explique la raison. Le choix d’un porte-parole, qui donne confiance, est respecté du public cible et se porte garant de tout ce que le propagandiste doit promouvoir, fait partie de son manuel de base. Il suffit de penser à la longue et mutuellement rentable association entre feu Charlton Heston et la National Rifle Association pour constater que cette tactique fonctionne.
  5. Salut, les amis ! S’efforçant de gagner le titre de Monsieur Tout le Monde, le propagandiste cherche une large acceptation, sympathie ou confiance, souligne les points communs qui le lient à leur cible et donne l’impression d’être sur la même longueur d’onde plutôt que de mettre les différences en évidence. La force des propagandistes est dérivée des nombres. Des croyances similaires, des malheurs ou des désagréments socio-économiques sont tous exploités au profit du protagoniste. En fait, les points communs présentés sont à tout le moins souvent fragiles. L’ancien président Donald Trump et le mouvement MAGA1 en sont un exemple.
  6. Fausser le jeu : Tout comme au jeu de cartes, fausser le jeu est la façon dont les maîtres manipulateurs de la messagerie se concentrent sur le côté positif de leur programme particulier, minimisant tout côté négatif. Les défilés de professionnels, d’experts, de longues listes d’avantages, même les éléments les plus fragiles et les opinions de soutien sont mis en lumière et ajoutés, tandis que les inconvénients, les points de vue dissidents et les motifs secondaires sont minimisés. Ils sont soit complètement mis de côté, soit non abordés, soit refoulés.
  7. La parade : La technique de joindre la parade persuade les gens de suivre leur exemple et de faire partie de la tendance générale associée aux gagnants. Les propagandistes de la parade créent la perception que tout ce que les gens pensent ou font s’inscrit, bien entendu, en droite ligne avec leur programme.