Un peu de modernisme urbain S.V.P

François Di Candido, Échos, Montréal, Septembre

 

Au plus fort d’un maelstrom de cônes orange et des innombrables travaux et mises en chantiers depuis trois ans, et alors que touristes et vacanciers ont recommencé à investir la Ville de Montréal après deux années de hiatus pandémique, quelque 150 000 travailleurs ont pu bénéficier fin juillet du retour plus officiel des deux semaines de vacances de la construction. Notre métropole a donc pu, le temps d’une courte pause, retrouver le calme d’avant.

Ceci nous a permis de visiter tranquillement notre ville et ainsi d’y remarquer certaines anomalies qu’il serait bon de corriger car elles irritent beaucoup de Montréalais. Par exemple, on peut souligner les feux de circulation dont une quantité encore effarante ne sont toujours pas synchronisés, et qui ralentissent considérablement le trafic, créant une multitude bouchons de circulation inutiles. Sans compter qu’ils s’ajoutent, comme nous le mentionnions, aux innombrables travaux qui ont cours dans, semble-t-il simultanément, toutes les rues de Montréal et qui donnent ultimement à la métropole des airs de ville dévastée.

IL SERAIT TEMPS D’ENVISAGER APPORTER
UN CHANGEMENT À NOS ENSEIGNES INDIQUANT
LES NOMS DES RUES. LES ENSEIGNES ACTUELLES
SEMBLENT DATER DES ANNÉES ’50 AVEC DES
POLICES DE CARACTÈRES MINUSCULES
QU’ON A DE LA MISÈRE À LIRE, OU MÊME QUI PARFOIS
MANQUENT CARRÉMENT À CERTAINES INTERSECTIONS

Par ailleurs, il serait temps d’envisager apporter un changement à nos enseignes indiquant les noms des rues. Les enseignes actuelles semblent dater des années ’50 avec des polices de caractères minuscules qu’on a de la misère à lire, ou même qui parfois manquent carrément à certaines intersections. Des enseignes modernes ravivées au goût du jour et d’une facture visuelle esthétique aux couleurs plus voyantes seraient non seulement souhaitables au niveau logistique, mais elles pourraient également s’inscrire dans une image de marque de qualité et typique du quotidien montréalais.

De même, les trottoirs/plates-bandes aux milieux des rues séparant les voies de circulation de sens opposés pourraient être repensés, pour leur donner également une empreinte architecturale / urbaine unique à Montréal. Et bien sûr, il y a toute la gestion des travaux, qu’il serait bon de repenser pour la rendre plus efficace, beaucoup mieux coordonnée. Certes les travaux de voirie sont une réalité inévitable de l’activité urbaine humaine, particulièrement dans un ancrage géographique comme le nôtre, où les rigueurs du climat hivernal et du dégel printanier subséquent viennent constamment mettre à mal la chaussée. Cela dit, il demeure anormal que l’on soit si ponctuellement en train de refaire encore et encore les mêmes travaux, un perpétuel recommencement annuel comme un cercle sans fin ou le serpent qui mord sa propre queue. Particulièrement quand on compare à d’autres pays au climat tout aussi nordique que le nôtre (Suède, Danemark, etc.) et où les routes sont néanmoins tout le temps en bon état et bien entretenues. Il serait plus que temps que, au Québec et à Montréal, on remette enfin nos techniques d’ingénierie urbaine à l’ère moderne. C’est incompréhensible qu’en 2022, on ait encore des compositions d’asphaltage aussi fragiles et peu durables. Et s’il faut investir plus, par exemple pour avoir de meilleurs composites de base ou encore – on présume – pour ne pas se contenter aussi fréquemment du 2e meilleur soumissionnaire, et bien qu’on le fasse. Car au final, c’est ça la manière intelligente de planifier : pour le futur, sur le long terme et la durée.