Érosion des berges à Saint-François

Marc Cochrane, Autour de l’île, Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, Juin 2022

 

Les berges de Saint-François subissent de l’érosion qui s’est accentuée ces dernières années lors de grandes marées de plus en plus dévastatrices, mais, à court terme, seulement 20 % des 7 km des rives caractérisés doivent être stabilisées.

La municipalité s’attaque à l’érosion des berges de la rive sud et c’est pourquoi elle a présenté un Plan global de protection et de restauration des rives de Saint-François à une cinquantaine de propriétaires lors d’une soirée tenue le 30 mai au centre Le Sillon.

Saint-François s’est associée avec la Zone d’intervention prioritaire de la région de Québec et Chaudière-Appalaches (ZIPQCA). Cette collaboration a mené à un projet-pilote visant à contrer l’érosion des berges en favorisant la végétalisation plutôt que l’enrochement.

C’est la première fois qu’un tel plan est réalisé dans la grande région de Québec pour offrir un guide d’intervention complet aux citoyens qui sont en prises avec ce phénomène.

Grâce à une subvention de 23 000 $ du Fonds Action Saint-Laurent, qui fait partie de la stratégie maritime Avantage Saint-Laurent du gouvernement du Québec, la ZIPQCA a caractérisé une section des rives s’étalant de la rivière Dauphine jusqu’à la Pointe Argentenay, touchant 104 propriétés. La MRC de L’Île-d’Orléans et la municipalité contribuent aussi au projet.

Les 7 km de rives ont été divisés en 62 segments classés de 1 à 5 selon l’urgence des travaux de stabilisation à effectuer. Un total de 149 mètres sont classés 2 (intervention dans moins de deux ans), 407 m sont classés 3 (intervention dans deux à trois ans), 841 m sont classés 4 (à moyen terme) et 5 730 m classés 5 (pas d’érosion).

Sur les 7 km de rives caractérisés, 62 % ont subi une intervention humaine et 38 % sont naturelles.

« Malheureusement, les propriétaires doivent défrayer le coût des travaux de stabilisation. Toutefois, la plantation d’espèces végétales indigènes n’exige pas beaucoup de frais. Nous avons estimé le coût des travaux à 125 $ le mètre », a commenté la directrice et responsable du projet pour la ZIPQCA, Hamida Hassein-Bey.

Elle a souligné que la municipalité et les riverains ont en main un guide unique qu’ils doivent se l’approprier pour faire les bons choix écoresponsables de solutions de stabilisation des rives pour protéger leur propriété mais aussi pour la pérennité de la biodiversité du Saint-Laurent.

Elle a précisé que les propriétaires doivent planifier les travaux un an à l’avance en raison des autorisations à obtenir des ministères de la Culture et des Communications, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, des Forêts, de la Faune et des Parcs ainsi que de Pêches et Océans Canada.

« Comme préfète de la MRC, à l’approche des élections provinciales, je vais demander que le gouvernement instaure un programme contre l’érosion des berges. Je vais aussi sensibiliser les maires de l’île à cette problématique afin qu’ils emboitent le pas pour offrir un tel outil à leurs citoyens riverains », a mentionné la mairesse de Saint-François, Lina Labbé, en soulignant la présence des maires de Saint-Jean, Jean Lapointe, et de Saint-Pierre, Sylvain Bergeron.

Mme Labbé a ajouté qu’afin de connaître les questions et demandes de ses citoyens, la municipalité tiendra une réunion de consultation suivie d’une Fête des voisins, le 1er juillet.

La phase 2 du projet-pilote concerne le Camp Saint-François et sera réalisée cet automne, selon la mairesse.

Pour prendre connaissance du Plan global de protection et de restauration des rives de Saint-François : msfio.ca/administration-finances-et-permis/reglements-durbanisme/