Phoeby Laplante, journaldesvoisins.com, Ahuntsic-Cartierville, Juin 2022
À l’entrée du parc de l’Île-de-la-Visitation, notamment, les fientes de bernaches abondent ainsi que le long du boulevard Gouin. Chaque début de printemps, ces oiseaux migrateurs sont de plus en plus nombreux dans les parcs près des berges de la rivière des Prairies et dans les terrains de sport. Ils s’y rassemblent de la mi-août à la mi-décembre, ce qui pollue les pelouses et les parcs.
La présence des bernaches cause d’importants problèmes, dont celui de la cohabitation avec les riverains. Leurs excréments ont un impact sur l’écosystème des parcs et nuisent aux activités sportives et récréatives à l’extérieur, rendant l’entretien des équipements municipaux assez difficile.
Certains citoyens de l’arrondissement se sont plaints de la gestion de la bernache sur le territoire qui, selon eux, semble inexistante, malgré l’installation de filets sur les berges pour éviter la reproduction non réglementée de cette espèce.
Depuis quelques temps, selon un citoyen, les bernaches peuplent davantage les berges et le parc semble ne pas être entretenu autant et aussi bien qu’avant.
« La population a doublé depuis les dernières années et rien ne semble être fait, dit-il. C’est bien beau les filets, mais les bernaches les contournent jusqu’à se déplacer ailleurs pour aller pondre leurs œufs, là où il n’y a pas de filets. »
Contrat de gestion en cours
Depuis l’année dernière, des interdictions de nourrir les bernaches à cause de leur impact néfaste sur l’écosystème des parcs ont été affichées, tandis que des filets ont été placés sur les berges des parcs aux abords de la rivière des Prairies.
En effet, en avril 2021, le conseil d’arrondissement a octroyé un contrat à la firme Artémis Faune inc. pour élaborer un plan de contrôle des nuisances occasionnées par les Bernaches du Canada dans les parcs d’Ahuntsic-Cartierville. Le montant total de ce contrat pour une durée de deux ans (2021-2022) était fixé au départ à 80 856,17 $. La dépense est assumée par l’arrondissement. Présentement, la deuxième partie du travail de la firme Artémis est en cours alors que la moitié du budget a été dépensé dans le cadre de ce contrat.
« La première partie du plan consistait à mettre des filets pour empêcher les bernaches de venir, affirme la Ville. Toutefois, cela ne suffit pas et c’est pour cette raison〈que la Ville a retenu〉 l’effarouchement à l’aide de chiens entraînés avec des appareils téléguidés. Ils vont pouvoir aller dans les parcs que l’on a ciblés pour empêcher doublement la reproduction de bernaches. »
Les chiens, dressés par la firme Artémis, sont formés pour ne pas toucher ni blesser ces oiseaux, qui sont protégés par le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs, dans le but de réduire la présence des bernaches et non de les éradiquer. Pour ce faire, les parcs Maurice-Richard, de la Merci, Raimbault et Ahuntsic sont ciblés par l’arrondissement. Les techniciens d’Artémis Faune sont présents de quatre à cinq jours par semaine, du lundi au vendredi. Depuis avril dernier, de 16 à 20 essais d’effarouchement par mois sont ainsi entrepris dans les parcs visés.
Mesures de court terme et effets de moyen terme
Un suivi des populations de Bernaches du Canada sera fait par la firme Artémis qui assurera un décompte des populations d’oiseaux sur le territoire. La Ville affirme, dans un communiqué, vouloir sensibiliser la population au problème en transmettant de la documentation aux citoyens pendant les opérations d’effarouchement.
Finalement, la firme Artémis rédigera un rapport qui, d’une part, dressera un bilan des activités d’effarouchement et de réduction de la natalité des bernaches dans l’arrondissement et, d’autre part, proposera des solutions pour bonifier les actions dans les années futures. Les effets des investissements de la Ville pour limiter la population de bernaches ne seront observés qu’au fil des années.
D’autres municipalités ont, elles aussi, connu des problématiques liées à la gestion des bernaches. Pour éviter la surpopulation, la Ville de Longueuil a trouvé comme solution la stérilisation des œufs pour contrôler la quantité de ces oiseaux sur son territoire.
« Ce printemps, Artémis Faune a procédé à la recherche de nids, de manière à bien documenter leur présence en vue de pouvoir planifier une éventuelle stérilisation des œufs, expliquait le cabinet de la Ville. Cependant, la réalisation des opérations de stérilisation reste à confirmer et à planifier si la décision d’aller de l’avant est prise. De telles opérations peuvent être réalisées uniquement après avoir obtenu au préalable un permis du Service canadien de la Faune ».