L’industrie forestière engagée pour la protection du caribou

Alexandre D’Astous, L’Horizon, Basques, Juin 2022

 

Le document propose 20 pistes de solutions dont elle devrait tenir compte dans ses recommandations au gouvernement concernant la future Stratégie de protection du caribou et de son habitat.

Les pistes de solutions proposées touchent la gestion des populations animales, la restauration et la protection des habitats, les modalités d’implantation dont devrait tenir compte la nouvelle stratégie et soulèvent les sujets qui devraient faire l’objet d’études complémentaires.

 

L’industrie veut prendre part à la solution

« L’industrie forestière veut prendre part à la solution et c’est pourquoi nous insistons sur l’importance d’adopter une démarche concertée. Il s’agit d’un enjeu complexe et ce n’est pas une solution simple et unique, appliquée à l’ensemble des régions ou qui n’implique qu’un seul des acteurs concernés, qui permettra de rétablir la situation », affirme Jean-François Samray, président-directeur général du CIFQ.

Les pourvoiries, les établissements de plein air, les entreprises minières, les chasseurs, les pêcheurs, les trappeurs, les motoneigistes, les quadistes, les détenteurs de baux de villégiature, les villégiateurs, les campeurs et tous les autres utilisateurs de la forêt devront faire partie de la solution. La protection du caribou est une responsabilité collective et toutes les parties prenantes concernées, de près ou de loin, devront prendre part à l’implantation des mesures de protection de l’espèce et de son habitat si l’on souhaite réellement favoriser son autosuffisance.

 

Privilégier une approche de développement durable

Le document de plus de 60 pages propose d’aborder la protection du caribou selon une approche de développement durable qui demande de trouver un équilibre entre les dimensions environnementale, sociale et économique. Le CIFQ rappelle le consensus du GIEC qui reconnaît l’importance de la foresterie et de la gestion durable des forêts comme un levier essentiel de lutte contre les changements climatiques.

Il demande également aux preneurs de décisions, toujours dans un esprit de respect des principes du développement durable et en regard du principe de précaution des communautés, d’évaluer les impacts sociaux et économiques anticipés sur les communautés concernées et sur les usagers du milieu forestier, et d’en tenir compte dans le choix de la stratégie à mettre en place.

 

Équilibre et aménagement forestier dynamique

La solution équilibrée à mettre en place passe notamment par une foresterie plus dynamique qui permettra de créer des aires de récolte et de production de produits dérivés du bois, tout en préservant des zones importantes pour l’habitat du caribou, pour la création d’aires protégées et pour la pratique d’activités récréotouristiques.

« Le développement d’une foresterie pratiquée de façon plus dynamique combinée à une augmentation des budgets en sylviculture permettrait, à long terme d’obtenir les mêmes volumes sur des superficies plus petites et plus près des usines. Le Québec est suffisamment grand pour que la stratégie trouve un juste équilibre entre des aires de protection, des aires de villégiature et des aires de récolte », a ajouté M. Samray.

Le CIFQ demande finalement à la Commission de recommander la mise en place d’une stratégie tenant compte des bancs d’essai et autres recherches réalisées dans le passé et accompagnée d’objectifs mesurables, d’un échéancier précis afin d’être en mesure d’en évaluer l’efficacité et les retombées.