Marie-Andrée Rompré, Juin, plus qu’un post-it

 Joanie Duval, L’Indice bohémien, Abitibi-Témiscamingue, Juin 2022

 

Quand je me suis assise à la table du St-Honoré avec l’auteure de Rouyn-Noranda Marie-Andrée Rompré, je ne me doutais pas que nous aurions cette longue discussion riche d’échanges, de connexions et d’anecdotes. À l’instar de son deuxième roman, sa vie ne se résume pas à un post-it.

Publié le 27 avril dernier, Ma vie est un post-it (Les Éditeurs réunis)raconte la crise que traverse Marianne, psychologue, mère et en couple depuis 15 ans, croulant sous les papillons adhésifs jaunes amovibles pour organiser sa vie trop bien remplie. Elle frappe un mur. L’épuisement et l’anxiété ont raison d’elle. Marianne se rend compte qu’elle a oublié de prendre soin d’elle. Elle entamera sa guérison et sa remise en question avec une retraite de deux semaines au Mexique. Ses post-it lui serviront désormais à se rappeler de respirer.

Comme son premier roman Livre de plage (Les Éditeurs réunis)sorti en 2020, le petit dernier de Marie-Andrée a pour cadre ensoleillé les plages du Sud, mais elle a ressenti que les lecteurs ont été touchés différemment par celui-ci. « Les messages que je reçois sont plus personnels, du genre “Oh My God, on dirait ma vie” ou “Connais-tu mon chum?” », me raconte-t-elle en riant. Elle sent que les gens, surtout des femmes, se sont beaucoup identifiés au personnage de Marianne.

Pour l’acupunctrice de profession, ce livre met aussi en évidence l’équilibre qu’elle a su garder dans sa vie. Prendre soin d’elle n’est pas une option ou un dernier recours. « Il y a des choses que j’ai choisi de garder dans ma vie après la naissance de mes enfants », précise celle qui n’hésite pas à partir dans le Sud dès qu’elle sent que « ça va déborder ». Elle réserve également des plages horaires bien précises pour elle seule, pour faire une longue marche ou pour écrire, par exemple. C’est ce qui, selon elle, « la tient loin des anti-dépresseurs » tout en reconnaissant le privilège qu’elle a d’organiser sa vie de cette façon.

« Bien gérer le stress et ne pas ressentir les effets du stress, c’est deux affaires bien différentes », m’explique-t-elle sur son processus d’introspection qui a mené à l’écriture de Ma vie est un post-it. Pour Marie-Andrée, ce roman est un reflet de ses échanges avec son entourage ainsi que ses patientes et patients en acupuncture, et de son approche singulière de la vie en tant que femme et mère de famille.

Elle m’a d’ailleurs confié qu’elle refuse de considérer l’écriture autrement que comme un passe-temps, ce qu’il l’a mené à rejeter une commande pour son prochain roman, préservant ainsi sa liberté d’écrire au rythme qu’elle a choisi.

On aura donc le plaisir d’un troisième roman de l’auteure en temps voulu. Marie-Andrée Rompré l’a bien planifié dans son agenda rempli de papillons adhésifs jaunes.