Le gars des vues, prise deux

Pierre Lefrançois et Paulette Vanier, Le Saint-Armand, Philipsburg, Avril-Mai 2022

 

Un coin du décor aménagé pour le tournage. Photo : Savana Men

En février, une autre pétition a été déposée au conseil municipal et a fait l’objet d’une consultation publique. À la suite des sept mois de tournage, l’an dernier, de la série portant sur les enquêtes de l’inspecteur Armand Gamache, tirée des romans de Louise Penny, des citoyens du cœur villageois demandent aux élus de revoir la politique adoptée pour régir les tournages dans le village, avant que l’équipe des Productions Gamache ne débarquent pour une deuxième saison de tournage. Ils demandent également que le conseil veille à ce que l’équipe de production respecte mieux le droit des citoyens à la jouissance paisible de leur propriété.

Ce n’était pas la première fois que le gars des vues débarquait au village, puisque l’automne précédent, une équipe québécoise était venue y tourner le film L’Arracheuse de temps, inspiré d’un conte de Fred Pellerin. Tout s’étant plutôt bien passé à cette occasion, élus et villageois étaient plutôt favorables à l’idée de renouveler l’expérience. Le personnel de production avait été affable et respectueux, et le tout n’avait duré que quelques semaines.

Le conseil municipal a tout de même pris la peine d’adopter une politique de tournage et une majorité des citoyens du cœur villageois ont donné leur accord. Mais voici que 22 citoyens ont signé la pétition pour manifester leur mécontentement. Signalons que seulement une vingtaine de résidences du village sont concernées par les activités de tournage, ce qui signifie que la grogne est plutôt généralisée.

« Nous ne sommes pas opposés à ce tournage », précise Jeannon Gagné, une des signataires de la pétition. « Nous demandons simplement que les règles du jeu soient mieux établies et que les gens du voisinage soient mieux respectés. » Les résidents s’attendent à ce qu’on les prévienne avant d’intervenir sur leur propriété, qu’on ne laisse pas les génératrices fonctionner 24 heures par jour, qu’on n’entrave pas l’accès à leur propriété sans avertissement, etc.

Selon Élisabeth Lafrance, également signataire, « il faudrait que la municipalité mandate expressément une personne pour soutenir les citoyens concernés durant toute la période de production ».

La mairesse s’est montrée sensible aux demandes des citoyens et a promis d’y répondre au mieux. C’est d’autant plus important qu’il se peut que, si cette série télé marche bien, nous en ayons pour quelques années de tournage. La maison de production britannique Left Bank Pictures a laissé entendre que les premiers épisodes devraient être diffusés par Amazon dès cette année.