Salut, Gadou! Du livre au film

Nathalie Côté, Droit de parole, Basse-ville, Avril-Mai 2022

 

Alors qu’en juin prochain sortira Salut, Gadou !, un film réalisé à partir du roman de Malcolm Reid, Droit de parole en a profité pour rencontrer un des anglos les plus connus de Québec.

Ce roman paru en 1982, publié seulement en anglais, raconte la vie d’un garçon de douze – treize ans et d’une bande de pré-adolescents du quartier Saint-Jean-Baptiste. « Dans Salut, Gadou ! je voulais raconter la vie des adolescents, leur manière de voir le monde.», explique l’auteur. Il s’agissait de faire écho à la vie des jeunes, des amis de sa fille, des enfants de son milieu social. Le roman raconte leurs luttes pour conserver la maison des jeunes qu’ils ont créée dans leur quartier.

C’est Hélène Matte qui a eu l’idée de le tourner en film. Elle en a fait un projet de médiation culturelle avec des jeunes du quartier Saint-Jean-Baptiste. Après une expo consacrée à Don Darby à la Maison Hamel-Bruneau et celle consacrée à Marc Boutin au Lieu, il faut saluer ce nouveau projet d’Hélène Matte qui met en valeur le travail de pionniers d’une certaine forme de contre-culture à Québec.

Est-ce que ce film est un hommage pour Malcolm Reid? « C’est sûr, il n’y a pas de doute, répond-il d’emblée. C’est touchant et c’est une grande surprise pour moi. Mais en même temps, je suis inquiet parce que je ne sais pas ce que mon œuvre va devenir!» Ce roman jeunesse est la seule œuvre de fiction du journaliste.

Une vie à écrire

Depuis son arrivée à Québec en 1969, alors que Malcolm Reid était collaborateur au journal Globe & Mail à Québec, il n’a jamais cessé d’écrire. Il a connu la Crise d’octobre au travers son travail de journaliste qu’il a pratiqué dans différents médias. Il a souvent collaboré à Droit de parole et publiait en 2012, Deep café, une jeunesse avec la poésie de Leonard Cohen.

Un des ouvrages les plus clairement politiques de l’auteur est sans doute le livre : Notre parti est pris. Un jeune reporter chez les écrivains révolutionnaires du Québec, 1963-1970, publié en français en 2009 aux Presses de l’Université Laval. Il s’inscrit alors franchement comme observateur de la gauche québécoise et partage les questionnements de l’époque illustrés par ses dessins, bien connus des lecteurs de Droit de parole.

Retrouve-t-on une dimension sociale dans le roman Salut Gadou ! ? «C’est la première fois que je m’essayais à la fiction, précise-t-il. Je me suis inspiré du petit garçon que j’avais été à douze – treize ans. J’étais un garçon de cinéma à cet âge-là. La lecture viendra par la suite.»

Né en 1941, Malcolm Reid n’a jamais cessé d’écrire. Il travaille actuellement sur son autobiographie. Une fois par mois, une partie de ce récit est publié avec un de ses dessins, sur le site du Bourdon du faubourg.

« C’est une biographie internet pour le moment. Dans le tome un, je raconte mes racines, ce que ma gang ne connaît pas de moi :mon enfance à Ottawa. » Il semble que l’écriture chez Malcolm Reid ait toujours été très personnelle, presque autobiographique. Qu’en pense le principal intéressé? : « C’est ce qui me convient. Ce qui me permet de faire de belles choses, de communiquer. »