Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Estrie, Mars 2022
Bien que certains participants manifestent quelques inquiétudes face à la pertinence du plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) du Haut-Saint-François, tous se sont prêtés de bonne grâce à la réflexion collective sur les enjeux liés à la conservation de ces milieux sur le territoire.
Près d’une cinquantaine de personnes participaient récemment à la deuxième rencontre de consultation publique virtuelle. L’objectif était de récolter des informations nécessaires à la réalisation du PRMHH et de définir des enjeux tout en recueillant les préoccupations des participants en lien avec la conservation des milieux humides et hydriques.
Rappelons que le PRMHH a comme mandat principal d’identifier des milieux humides et hydriques qui représentent un intérêt pour la conservation. Le plan doit également fixer des objectifs de conservation quantitatifs et qualitatifs à l’égard des milieux humides et hydriques d’intérêt préalablement identifiés. Finalement, le PRMHH doit établir une stratégie de conservation et proposer des actions concrètes qui permettront d’atteindre les objectifs fixés. Le tout doit s’appuyer sur trois grands principes soit qu’il n’y ait aucune perte nette, la gestion cohérente par bassin versant et la prise en compte des changements climatiques. En somme, le plan vise à répondre à deux questions : quels milieux humides et hydriques conserver, pourquoi et comment les conserver?
Charles Laforest, aménagiste et responsable du plan régional à la MRC du Haut-Saint-François, a rappelé aux participants l’objectif du PRMHH, la notion de conservation, la démarche de réalisation et présenté un portrait rapide du territoire avant d’aborder les enjeux préliminaires.
Un groupe de travail regroupant une douzaine de membres des gens avec des spécialités dans divers domaines, soit les milieux agricoles, forestiers, de la conservation des milieux naturels et autres a préalablement travaillé pour élaborer un diagnostic préliminaire.
Pour les besoins de la réflexion collective, les intervenants ont proposé des enjeux comme les inondations, la quantité d’eau et sécheresse, la qualité de l’eau potable et l’exploitation de la ressource forestière. À cela se sont ajoutés des enjeux préliminaires comme l’exploitation des ressources forestière, agricole et minérale. La villégiature et récréotourisme en lien avec les milieux hydriques, la sécurité publique et résilience des communautés face aux aléas fluviaux, la quantité et la qualité de l’eau potable pour les différents usagers, la préservation de l’actuelle bonne qualité générale des cours d’eau, la préservation des habitats fauniques que sont les milieux humides et hydriques, la conciliation entre la conservation des MHH et le développement urbain ainsi que les espèces exotiques envahissantes. Tout cela précise, M. Laforest, doit être en lien avec la conservation des milieux humides et hydriques.
Les intervenants ont poussé la réflexion plus loin en demandant aux participants, regroupés en diverses équipes, de bonifier les enjeux et à retenir quatre enjeux prioritaires pour la MRC.
Le tout s’est complété par un exercice de vision. Dans l’hypothèse que la MRC soit arrivée à une situation harmonieuse avec son plan, on demandait d’identifier ce qui avait été mis en place pour y parvenir. Une des équipes participantes avait ciblé la nécessité de bien documenter la situation, d’informer et éduquer la population à travers divers canaux de communication et d’établir une réglementation dans le respect des rôles et objectifs de chaque intervenant.
Prochaines étapes
Au terme de la rencontre, les intervenants ont recueilli les enjeux qui serviront à prioriser les milieux à conserver et définir, le comment faire. La qualité et la quantité d’eau potable sont des éléments qui reviennent régulièrement en tête des enjeux, d’exprimer M. Laforest. L’équipe responsable de préparer le plan veillera à voir comment il est possible de répondre aux préoccupations des gens, identifier les milieux à protéger pour répondre à cette demande, etc. Pour la suite des choses, on ignorait au moment d’écrire ces lignes, s’il y avait une autre consultation publique. Les interventions allaient plutôt s’orienter vers les maires, élus municipaux et municipalités.
Préfet
Avouant qu’il s’agissait d’un dossier complexe, le préfet de la MRC, Robert G. Roy, précise « qu’il va être important pour nous, les élus, de bien comprendre, bien définir les rôles et responsabilités de chacun. Voir comment on va pouvoir faire un mariage d’une MRC parfaite. » Le préfet mise sur la discussion, l’écoute, l’accompagnement et l’enseignement pour y arriver. Il insiste pour dire que « ces ressources d’eau là ont une vocation importante à jouer. »
Mentionnons que le gouvernement du Québec demande à toutes les MRC de faire l’exercice de rédiger un plan régional des milieux humides et hydriques de son territoire respectif et de le déposer pour juin prochain. Le PRMHH doit être adopté par la Table des maires et déposé au ministère pour juin prochain. Toutefois, il est possible que le ministère accorde un prolongement, d’exprimer M. Laforest.