Sylvie Veilleux, Le Cantonnier, Disraeli, mars 2022
Qu’est-ce qu’un journal communautaire peut apprendre de plus à son lectorat que ce que diffusent, depuis le 24 février, les grandes chaînes d’information en continu et les médias sociaux sur l’invasion de l’Ukraine menée par la Russie ?
Consciente de ce défi gigantesque, j’ai décidé de mener, durant la semaine de relâche scolaire, un petit sondage sur cette triste situation auprès d’une douzaine de jeunes de mon entourage âgés de 9 à 16 ans. Stressés par ce qui leur est apparu comme un examen, elles et ils ont levé la main courageusement.
Le résultat : très très majoritairement, les jeunes de Stratford savent qu’il y a une guerre dans un pays nommé Ukraine. Ils identifient facilement Vladimir Poutine comme le président de la Russie. Ils sont au courant que le Canada livre des armes et divers équipements pour aider le peuple ukrainien à se défendre. Un jeune a mentionné qu’on faisait plus : on accueillait des réfugiés. En complément de réponse, un jeune a précisé que le Canada soutient l’Ukraine, mais n’intervient pas directement. Il a aussi fait référence à la guerre froide.
Ont-ils peur d’une 3e guerre mondiale ? Oui et non. Les plus jeunes ont peur que le Canada soit attaqué par la Russie si, avec d’autres pays, il aide l’Ukraine : ils craignent de mourir. J’ai tenté de les rassurer sur cet aspect. Pour un bon nombre d’enfants sondés, la guerre ne nous touchera pas parce qu’on est loin du pays où elle a lieu. Une ado est consciente que le Canada pourrait être obligé d’envoyer des soldats se battre en Ukraine et ça lui fait peur. Un autre, le plus optimiste, m’a déclaré sans ambages que l’humanité a survécu à deux guerres mondiales : ce sera le cas pour la troisième, si elle a lieu.
Conclusion : Ce sondage éclair m’a rassurée. D’une part, les jeunes du Québec, car si ça se passe à Stratford, ça se passe aussi ailleurs, savent qu’il y a une guerre en Ukraine. Ils devraient s’en souvenir longtemps étant donné le volume d’informations diffusées sur toutes les plateformes et les images saisissantes de la guerre en direct. Le devoir de mémoire devrait être facilité.
D’autre part, je me demandais si le déluge d’informations transmis sur cette guerre rendait les jeunes Québécois insensibles à la cruelle réalité que vit le peuple ukrainien. Mon petit sondage me confirme que c’est loin d’être le cas.
J’ai aussi appris, et cela m’a réjouie, qu’à la Polyvalente de Disraeli, dans le cadre des cours d’histoire, on consacre quinze minutes par cours à discuter de l’actualité. Il a été beaucoup question de l’Ukraine dans les dernières semaines. Tant mieux !