Émilie B. Côté est une artiste multidisciplinaire originaire du Témiscamingue. Lauréate de plusieurs prix du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), directrice artistique des arts visuels au centre d’exposition du Rift à Ville-Marie, ancienne médiatrice culturelle auprès des groupes scolaires et groupes communautaires, cette femme est bien ancrée dans notre territoire depuis son retour dans la région, en 2010. Actuellement en résidence à l’Écart, lieu d’art actuel de Rouyn-Noranda, Émilie B. Côté prépare une exposition inspirée de la nature, fragile et résiliente, qui se faufile au travers des installations urbaines pour continuer de vivre et grandir. Intitulée La résilience des végétaux, l’exposition sera présentée à L’Écart du 27 janvier au 13 mars.
ORIGINE D’UNE IMAGINATION FERTILE
Très jeune, Émilie s’est intéressée aux arts. Elle se rappelle avoir été marquée par sa visite à la Biennale Internationale d’Art Miniature avec sa classe du primaire. « J’avais demandé à ma mère de retourner voir des expositions, puis je m’étais inscrite à des cours d’art par la suite. Je me rappelle que ça avait vraiment ouvert des portes dans ma tête », dit-elle.
Cette ouverture au monde l’a menée au baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval où elle a pu développer ses techniques, expérimenter de multiples moyens d’expression et découvrir ses forces et ses intérêts. « Le baccalauréat m’a permis de développer mes techniques, mais aussi mon discours sur mon travail. Je n’étais pas dans une concentration particulière, mais j’ai toujours eu une approche tridimensionnelle. Même dans mes œuvres murales il y a du relief, de la matière, des intégrations d’objets. »
Le discours artistique d’un artiste et sa vision du monde évoluent avec la pratique. Son retour dans la région, loin du béton urbain et des espaces limités de la grande ville, a permis à Émilie d’imaginer et de créer des œuvres de grand format. « Quand on fait de l’art, on présente sa vision du monde et c’est teinté par le contexte dans lequel on a évolué. Même quand j’étais en ville, mes œuvres étaient empreintes de mon identité, de mon intérêt pour les grands espaces, pour la ruralité et le territoire sauvage. La seule chose qui était différente quand j’étais ailleurs, c’est que je n’avais pas la nature juste à côté », mentionne-t-elle.
En tant que jeune diplômée, elle s’est taillé une place rapidement dans le monde culturel régional. Elle travaille au Rift à Ville-Marie depuis 2016, mais exerce le rôle de directrice artistique des arts visuels depuis 2018, ce qui lui permet de nourrir son art quotidiennement et de partager sa passion avec d’autres artistes. « Je les accompagne dans le montage de leurs expositions. C’est vraiment enrichissant d’échanger avec eux, de voir d’autres types d’art, d’autres approches et ainsi comprendre leur univers et leur parcours. »
PROJETS ET ASPIRATIONS
Le portfolio d’Émilie ne cesse d’impressionner. Installation dans une grange de St-Bruno-de-Guigues, projets d’arts publics éphémères comme La vague, « une murale de 10 000 bouchons de plastiques en plein cœur de Ville-Marie », expositions et résidences au Québec et en Ontario, ce n’est que le début. Elle a récemment obtenu une bourse afin de « créer un corpus d’œuvres sur la mémoire des ruines et le patrimoine bâti de la région » et aspire à une résidence d’artiste à l’étranger.