Vincent Di Candido, Échos Montréal, novembre 2021
Pour l’ouverture de la session parlementaire, le Premier Ministre du Québec a créé une onde de choc en dévoilant des projets d’une ampleur sans précédent notamment sur le thème de la fierté nationale et qui dépassent ceux de tous ses prédécesseurs qui ont gouverné le Québec auparavant. L’ambition est grande, mais il y aura possiblement une multitude d’obstacles qui vont ponctuellement survenir sur la route de leur réalisation concrète.
Le projet le plus ambitieux, c’est le virage climatique. Monsieur Legault vise ainsi la réduction jusqu’à 37,5% des émissions de GES (Gaz à effet de serre) d’ici 2030, et celui de la carboneutralité pour 2050, tout en faisant du Québec en parallèle le leader mondial en transport électrique. Seront ainsi développées en corollaire la filière des batteries et la production d’hydrogène misant sur l’électricité, qui fournira une énergie renouvelable pour voitures et avions. Le Premier Ministre a peaufiné les derniers détails du projet, considéré déjà comme très ambitieux par beaucoup d’observateurs, lors de la réunion de l’ONU à Glasgow en
Écosse, le 4 novembre dernier. En ce qui concerne le système de santé, on prévoit un grand virage pour réparer les nombreuses lacunes du passé, notamment sous le régime du Parti Québécois qui avait diminué le nombre d’infirmières et ensuite sous les Libéraux avec l’austérité maladive dont firent preuve Philippe Couillard et son Ministre de la Santé, Gaétan Barrette tout en offrant paradoxalement des bonus à outrance aux médecins. Rappelons que monsieur Barrette était auparavant le Président de la Fédération des Médecins Spécialistes du Québec.
Entre autres réformes prévues par le chef caquiste, il souhaite décentraliser le réseau dans les régions, en imposant également des objectifs de performance avec un suivi à cet effet tant pour les hôpitaux que pour les cliniques, les CHSLD et GM, etc… En outre, sera mis de l’avant le revamping des soins à domicile, ce qui permettra à l’importante frange de la population vieillissante du Québec de pouvoir vieillir plus tranquillement, à la maison. Est également planifiée la formation de plus d’orthophonistes, de psychologues et autres professionnels-intervenants en santé mentale, pour venir en aide aux personnes en prise avec des problèmes de santé mentale et/ ou dépression nerveuse. Cela comprendrait même de l’aide scolaire pour les retards d’apprentissage, comme ce qui est le cas pour des milliers de jeunes étudiants qui ont forcément été mis un peu en pause par cette période prolongée de pandémie. Au niveau économique, on compte créer plus de 100 000 emplois dans les secteurs de la technologie, de l’information et de la construction. Plus spécifiquement dans le domaine des garderies, on veut créer 37 000 places et offrir en corollaire un crédit d’impôt pour les familles et pour des services non subventionnés par le gouvernement.
À travers ce vaste chantier, monsieur Legault pourra compter sur l’appui de la grande majorité des Québécois mais n’aura apparemment pas l’appui des trois chefs oppositions, dont on sent par ailleurs le désarroi croissant, eux et elle qui doivent se sentir mis à l’écart devant les sondages soulignant continuellement la popularité de la CAQ et de sa gestion du Québec. Tentant sans doute de jouer le rôle d’opposition crédible, les trois partis s’évertuent à ne trouver que des défauts et du négatif, quitte à déformer les faits. Malheureusement, en se cantonnant dans cette seule forme réactionnaire, les partis d’opposition ne peuvent pas contribuer aux efforts colossaux d’un gouvernement pour relancer le Québec post-pandémie et le propulser vers un avenir prometteur et moderne.