Daniel Rancourt, Le Félix, Saint-Félix-de-Kingsey, novembre 2021
Depuis le printemps 2020, la population de Saint-Lucien, et les usagers du 7e rang, ou de la route 255, ont vu un projet prendre forme et s’ériger au beau milieu de leur municipalité. Entrepris au début de 2020, retardés par la pandémie de Covid-19, par le ralentissement généralisé de la production et des livraisons, les travaux sont enfin terminés et la Maison Francine-Leroux a ouvert ses portes.
«Mais la maison n’est pas encore inaugurée, due à la Covid», explique la présidente de la Maison, Francine Leroux. Le dimanche 3 octobre passé, plus de 125 personnes ont visité la maison et rencontré les bénévoles qui l’animent, ainsi que la présidente de la Maison, et présidente du Cercle des fermières de Saint-Lucien, Francine Leroux elle-même. Une maison qu’elle veut pour la population de Saint-Lucien, un lieu de rassemblement et de partage, pour redonner à la collectivité ce que Saint-Lucien lui a apporté.
Qui est Francine Leroux ?
Francine Leroux est née à Montréal, dans le quartier Saint-Henri. Elle travaille comme fonctionnaire au gouvernement provincial où une collègue de travail achète alors une propriété à Saint-Lucien. C’est ainsi que Francine Leroux découvre la région et y revient régulièrement pour aider aux travaux de son amie. Impliquée dans les loisirs à Saint- Henri où elle est responsable des cours d’artisanat, de théâtre et de danse, elle commence à donner des cours de musique, de piano, puis d’accordéon.
Après 22 ans de service, elle quitte son travail au gouvernement pour enseigner dans une école de musique. Peu après, elle sera sollicitée à une seconde puis à une troisième école de musique. Elle y enseigne le piano, les claviers, l’orgue et l’accordéon. Et en 2008, elle achète une maison et s’établit à Saint-Lucien. Elle s’engage dans le Cercle des fermières à Saint-Lucien et en devient la présidente dès la première année. Sous sa direction, et depuis la construction de la Maison Francine-Leroux, les Fermières ont vu leur nombre passer de 47 à 65! «En passant, les Fermières de Saint-Lucien vont célébrer leur 50eanniversaire d’existence en 2022!» lance Francine Leroux.
« L’idée m’est venue de construire cette maison pour améliorer les installations et les conditions des Fermières», confie Francine Leroux. Conçue selon les idées de Francine Leroux par un architecte de Saint-Lucien et construite par une entrepreneure de Saint-Lucien, la Maison Francine-Leroux est grande, vaste, lumineuse, occupant un seul plancher permettant un accès facile à tous, munie des commodités les plus modernes : grande fenestration sur tous les côtés, air climatisé, salles de bain adaptées pour tous et incluant des tables à langer, etc.
La salle Annette Poirier Houde, du nom de la responsable des arts textiles, comprend neuf métiers à tisser dont un de 100 pouces, parmi les plus grands métiers à tisser existant, trois machines à coudre, une surjeteuse pour les bords et la finition, des bibliothèques confectionnées par un artisan local, des espaces de rangement contenant fils et laine, tissus, broches à tricot et autres outils, bref tout ce dont la fermière artisane peut avoir besoin pour ses créations et ses travaux de bricolage, de tricots, etc. «Tout est là!» s’exclame Francine Leroux.
La salle Fernande Ponton est une grande salle multifonctionnelle, dotée de longues tables de travail rectangulaires (10) ou de tables rondes (8), d’un projecteur vidéo, un écran, incluant le réseau wi-fi, pouvant accueillir jusqu’à 80 personnes selon la disposition du mobilier; elle est destinée aux conférences, réunions, fêtes de famille et autres activités de groupes.
Enfin, on a dédié la cuisine à Diane Bourgeois, mairesse de Saint-Lucien : une cuisine fonctionnelle, et équipée avec tous les outils, accessoires nécessaires pour une production professionnelle.
Cuisines collectives et cuisines communautaires
Une cuisine collective est «un petit groupe de personnes qui mettent en commun temps, argent et compétences pour cuisiner des plats sains et économiques qu’elles rapportent chez elles», selon le Regroupement des cuisines collectives du Québec. Les membres de la cuisine collective se réunissent une fois par mois alors que la cuisine communautaire opère une fois par semaine, généralement le vendredi. Une cuisine communautaire elle, per- met à un groupe de personnes de transformer des aliments et de préparer des repas pour la collectivité, repas distribués gratuitement ou presque. Une fois par semaine, généralement le vendredi, les bénévoles de la cuisine communautaire se réunissent et concoctent des repas servis dans la grande salle. «Il y a des gens en perte d’autonomie, d’autres qui sont momentanément dépourvus, d’autres qui sont seuls… On veut aider tous les membres de la collectivité et ce, dans la plus grande confidentialité. Et généralement, le repas est suivi d’un après-midi de jeux, les cartes, ou les casse-têtes, de la musique… On s’amuse et c’est libre à chacun. On peut juste s’asseoir et jaser. La Maison Francine-Leroux est ouverte à tous. Ou presque», ajoute Francine Leroux. Tous les bénévoles travaillant à la cuisine de la Maison Francine-Leroux ont suivi des cours du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) dans la manipulation des aliments, le travail en cuisine collective, et sont en mesure de transmettre leur savoir aux participantes. «Il y a même une diététicienne qui vient conseiller les participantes et nous aide à établir des menus saisonniers, santé et économiques», mentionne Francine Leroux.