Photo : Jacinthe Laliberté

Travailler dans un champ… et être reconnu comme bénévole

Jacinthe Laliberté, Journal des citoyens, Prévost, octobre 2021

Il ne faut pas attendre la semaine des bénévoles pour souligner leur travail. Maxime Belleau, jeune jardinier maraîcher, qui a accueilli, tout l’été, des bénévoles dans ses champs, ne voulait pas passer sous silence le travail de ces personnes et plus particulièrement les liens qu’il a créés avec certains d’entre eux.

Les discussions, avec un de ses amis dont la ferme La Récolte de la Rouge, située à Brébeuf, ont amené Maxime qui chérissait l’idée de devenir jardinier maraîcher, à y associer un projet communautaire.

Si travailler dans un champ était une nouvelle orientation qui lui serait bénéfique, elle pourrait l’être pour d’autres personnes à la recherche d’un bien-être « branché » à la terre.

« La terre ne fait pas que donner des produits, elle transfère son énergie à tous ceux qui le désirent », a voulu nous faire comprendre Maxime. Selon lui, chaque bénévole qui est venu travailler était à la recherche d’un complément à leur vie ou à leur routine quotidienne qu’il soit retraité, mère de famille avec son bébé sur le dos, adolescent, collègue de travail ou autre.

Ce fut le cas d’Yves, retraité de 72 ans : « Moi, j’allais aider quelqu’un à réaliser son rêve. Je me sentais utile. En même temps, cela me faisait faire de l’exercice. J’ai pu, aussi, développer des connaissances dans le domaine de la culture maraîchère. »

L’idée de souligner le travail de ses « bénévoles de champ », comme il dit, lui est venu dès le début de la saison. Et pour lui, qui dit projet communautaire, dit indubitablement, reconnaissance.

 

Un évènement rassembleur

L’évènement, lors du marché de fin de saison, sur le terrain de l’épicerie biologique le Radis noir à Sainte-Anne-des-Lacs, se voulait un rassemblement entre sa trentaine de bénévoles et ses clients réguliers.

« Créer un lien entre ceux qui avaient fait pousser les légumes et ceux qui les avaient mangés était, pour moi, un incontournable », a spécifié, en riant, Maxime tout en donnant, à un bénévole, son petit sac cadeau garni de légumes et de produits de transformation. (Le pesto aux fanes de carottes était un régal.)

« Je n’ai jamais eu le temps de faire du bénévolat à part que lorsque j’étais chez les scouts. Je perçois maintenant le bénévolat différemment et je pense que c’est une bonne avenue pour certaines personnes qui veulent donner du temps dans d’autres domaines qui leur sont présentés habituellement », a mentionné Maxime qui a une foi inébranlable en son projet.

 

Une suite pour l’an prochain

Un autre défi pour Maxime : fidéliser ses bénévoles pour l’an prochain. Pour le jeune maraîcher, il y aura une suite. Si le bénévole a aimé son expérience et qu’il a trouvé ce qu’il cherchait, il reviendra. Toutefois, il est conscient que le bénévolat est un éternel recommencement.

Être bénévole sur une ferme naturelle (il ne peut, encore, la classifier de biologique n’ayant pas sa certification) a une connotation totalement différente d’un autre type de bénévolat.

Ça devient aussi une lourde tâche pour l’entrepreneur qui doit jongler avec toutes ces allées et venues parce que, par définition, le bénévole vient quand il le désire. Les contraintes qui viennent avec ce choix ne le font aucunement douter.

L’entrevue s’est terminée sur une des plus belles réussites de Maxime, l’intégration d’un jeune handicapé, Olivier, qui a voulu partager son expérience : « J’ai adoré travailler dans les champs parce que cela me donnait quelque chose à faire. Travailler avec Maxime, c’était cool. Il m’a beaucoup aidé parce que des fois j’avais de la difficulté. Il ne me donnait jamais trop de travail difficile pour moi. »

 

https://www.jdc.quebec/2021/10/23/travailler-dans-un-champ/