Gabrielle Izaguirré-Falardeau, L’Indice bohémien, Abitibi-Témiscamingue, octobre 2021
Quitter sa famille et son pays pour partir travailler à l’autre bout du monde demande un courage et une détermination indéniables. C’est le choix qu’a fait San Traore, alors qu’en décembre 2020, il a laissé derrière lui sa femme, sa fille et son village du Burkina Faso pour s’établir à Macamic. Neuf mois plus tard, il se sent chez lui en Abitibi-Ouest.
Dans son pays d’origine, en tant que superviseur principal pour la compagnie minière Iamgold, San Traore avait l’habitude de fréquenter des travailleurs canadiens qu’il surnommait « les expatriés ». C’est eux qui l’ont convaincu d’entreprendre les démarches pour s’expatrier à son tour, occasion qu’il a saisie en devenant soudeur-monteur pour l’entreprise Radiateur JMT. « Quand on est arrivés le 31 décembre, il faisait tellement froid qu’on avait presque peur! » raconte-t-il en riant. Heureusement, l’accueil chaleureux des citoyens, qui se sont montrés très sociables et ouverts d’esprit, l’a rapidement rassuré.
La valeur de la proximité
Pour M. Traore, le fait de vivre dans une petite communauté comme Macamic représente un avantage important. Le rythme de vie et la proximité avec les gens lui laissent le temps de s’adapter à son aise. Il trouve également quelques ressemblances entre ses communautés d’accueil et d’origine, entre autres l’importance accordée aux activités sociales. Avec d’autres Burkinabés installés en Abitibi-Ouest, M. Traore s’est impliqué dans une équipe de soccer pendant sa première année en sol québécois : « Ça nous a beaucoup aidés! On a pu rencontrer des Canadiens, des Tunisiens, des Marocains, tout ça dans un bel esprit d’équipe. »
Selon M. Traore, la diversité culturelle au sein d’une communauté est un grand atout. Il constate que son entourage québécois est curieux de sa culture et que leurs conversations les poussent à s’ouvrir mutuellement à des enjeux et des réalités auxquels ils n’auraient pas accès autrement.
Une adaptation nécessaire
Malgré l’affection évidente que M. Traore porte à son nouveau territoire, certaines adaptations se sont avérées nécessaires, comme l’apprentissage de règles différentes de celles du Burkina Faso, ou encore l’adoption d’un nouveau régime alimentaire.
Donner aux suivants
Avec les autres Burkinabés établis en Abitibi-Ouest, San Traore aimerait créer une initiative d’aide et des outils de référence pour les nouveaux arrivants. Il espère ainsi les faire profiter de son expérience afin qu’ils et elles se sentent rapidement compris et bien entourés.
Entre-temps, il effectue les démarches nécessaires pour obtenir sa résidence permanente et continue d’apprivoiser avec enthousiasme sa nouvelle communauté.