Arborant la médaille de la Société de Cincinnati, John Conrad Gosselin pose de- vant la plaque en hommage à son aïeul Clément Gosselin, située dans le Parc-des-Ancêtres. Photo : Marc Cocharne

Retour aux sources pour le représentant du major Clément Gosselin

Marc Cochrane, Autour de l’île, Île d’Orélans, octobre 2021

Peu de gens savent que le capitaine de milice Clément Gosselin, qui a aidé  George Washington à réaliser l’indépendance des 13 colonies américaines, est né à Sainte-Famille en 1747. Son descendant direct, John Conrad Gosselin, le sait, lui, et c’est pourquoi il était de passage à l’île d’Orléans, du 16 au 23 septembre.

Parti  d’aussi  loin  que  Boise,  en   Idaho, à 4 300 km d’ici, l’éditeur de  la  revue  consacrée  à  la  chasse  aux  oiseaux Upland Almanac a effectué  un troisième périple pour se recueillir sur la terre de son ancêtre où l’on retrouve  aujourd’hui  l’église,  le  cimetière, la Maison de nos Aïeux et le Parc-des-Ancêtres.

« J’en ai profité pour préparer un dévoilement de plaque qui est prévu pour le 22 juin 2022 par l’organisme France-Québec et la municipalité de Sainte-Famille, en compagnie de l’historien et membre de l’Association des familles Gosselin, Jacques Gosselin, de Serge Pouliot, du maire Jean-Pierre Turcotte et de l’artiste peintre Cathy Lachance. Cette dernière a d’ailleurs réalisé un superbe tableau de la terre de Clément Gosselin à partir de renseignements contenus dans les actes notariés », a commenté M. Gosselin qui faisait des efforts louables pour parler français. Ce tableau est actuellement exposé au bureau de la municipalité de Sainte-Famille.

Né à Woonsocket, au Rhode Island, où se trouvaient beaucoup de Canadiens français, John Conrad Gosselin agit comme unique représentant de son ancêtre au  sein  de  la  Société  de  Cincinnati, aux États-Unis. Cet organisme, créé par George Washington, était réservé aux officiers qui ont fait la guerre d’indépendance des États-Unis.

En entrevue au journal, celui qui résidait au Moulin de Saint-Laurent a rappelé que le capitaine de milice Clément Gosselin, 12e enfant de Gabriel Gosselin et Geneviève Crépeau, a connu une vie trépidante, tout comme son père qui a été capitaine de milice sous Montcalm, qui a fait la bataille des plaines d’Abraham, a été fait prisonnier et amené en Angleterre par le conquérant.

Ne pardonnant pas aux Anglais de lui avoir enlevé son père, Clément Gosselin a migré à La Pocatière où il a rencontré la première de ses trois épouses, Marie Dionne. Il a recruté une milice et s’est associé au général Washington dans le but de libérer l’Amérique des Britanniques, ce qui a mené à son excommunication levée par la suite par Mgr John Caroll, premier évêque des États-Unis. Il a rencontré des personnages célèbres tels que le marquis de Lafayette, Benjamin Franklin, Benedict Arnold et George Washington lui-même. Le  Congrès  américain  l’avait  en  haute estime et lui a accordé le titre de major de l’armée, puis lui a donné des terres le long du lac Champlain dans l’état de New York.

Durant  la  bataille  de Yorktown,  en 1781, il s’est signalé même s’il en est sorti avec une blessure à la jambe qui l’a fait boiter le reste de sa vie. Son frère,  le  lieutenant  Louis  Gosselin, aussi natif de Sainte-Famille, et son beau-père, le lieutenant Germain Dionne, un ancêtre de l’ex-premier ministre René Lévesque, ont tous deux fait partie de son régiment. Clément  Gosselin  est  décédé  en 1816, à Beekmantown, dans l’État de New York. Il est prévu qu’une délégation de Beekmantown participe au dévoilement de la plaque au printemps 2022.