Comme Moïse a séparé les eaux, la Promenade des berges divisera-t-elle les citoyens et les élus ? (Illustration: Martin P.-M.)

Le bien commun avant tout!

Christiane Dupont, Journaldesvoisins.com, Ahuntsic-Cartierville, le 22 octobre 2021

Une élection municipale a lieu dans quelques jours. Vous êtes invités aux urnes le 7 novembre prochain. Il est donc de bonne guerre de se poser des questions sur le bilan de l’administration actuelle… et sur celui des précédentes administrations qui ont laissé leur marque – bonne ou mauvaise – sur Ahuntsic-Cartierville, au fil des décennies.

En cette période électorale, nous voulons vous entretenir de deux thématiques qui font référence de façon plus pointue au bien commun à tous les résidants d’Ahuntsic-Cartierville : les berges qui serpentent tout au long de la rivière des Prairies, au nord de notre arrondissement,  et les ruelles du territoire, pas les ruelles vertes… mais plutôt les ruelles privées qui risquent de devenir les ruelles de la discorde si les règles ne sont pas modifiées.

 

Voir couler la rivière… en petit comité

Vous avez peut-être suivi la saga de l’accès aux berges de la rivière des Prairies dans le Sault-au-Récollet sur nos Actualités Web. Un comité de citoyens s’est formé, à la suite de l’enrochement important fait par Hydro-Québec le long d’une partie des berges, en vue de soutenir un mur à proximité du barrage Simon-Sicard.

Cette société publique détient des emprises en bout de tous les terrains qui longent la rivière. À la suite des demandes de ce Comité de citoyens pour la promenade des berges, Hydro-Québec s’est rendue à leurs requêtes, à savoir: créer une promenade sur les berges depuis le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, jusqu’au parc Maurice-Richard (à côté de l’école Sophie-Barat)  pour rendre l’enrochement effectué plus attrayant (et surtout plus utile), laquelle promenade serait accessible à tous. Sauf que…

C’était sans compter l’opposition de quatre propriétaires riverains du secteur et un autre Comité de citoyens récemment formé qui, lui, craint une promenade au pied du parc Louis-Hébert. Tous invoquent la quiétude, notamment la quiétude des résidences pour aînés, et le fait que la vue de la rivière leur soit obstruée depuis leur résidence par une promenade en hauteur, notamment.

Les citoyens qui se sont intéressés à cette saga auront sans doute un brin d’amertume à constater que, au détriment de la collectivité, ces quatre propriétaires (et quelques citoyens) font la pluie et le beau temps sur le bord de la rivière en souhaitant que rien ne change, et surtout pas leurs privilèges!

Ces citoyens qui ont pu profiter à loisir de la vue sur la rivière et de la quiétude des lieux ne veulent pas partager leur accès aux berges, lequel accès pourrait profiter à tous les citoyens, sur un périmètre bien déterminé, dans une construction ou un aménagement paysager circonscrit et respectueux de l’environnement.

Parmi les quatre propriétaires riverains, deux sont des particuliers (ce qui ne devrait pas les empêcher de penser aux autres citoyens), tandis que deux autres sont des propriétaires d’institutions publiques qui bénéficient d’avantages fiscaux ou d’argent public pour soutenir leur existence.

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